L’opposition et la société civile au Niger exigent la réouverture des universités publiques
Des organisations des droits de l’homme et l’opposition au Niger ont demandé jeudi, la « réouverture » du campus universitaire de Niamey fermé depuis lundi après une manifestation d’étudiants qui a fait au moins un mort et plusieurs blessés.
Un Collectif d’organisations de la société civile qui prévoit le 19 avril une « marche citoyenne » pour notamment « défendre le droit à l’éducation », et l’opposition réunie au sein du Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la république (FRDDR), ont exigé « la réouverture immédiate du campus universitaire » et « la libération des étudiants détenus ».
«Suite à ces manifestations, le bilan provisoire se présente comme suit sur l’ensemble du territoire : 313 personnes interpellées dont 57 libérées, 109 blessées dont 88 manifestants et 21 policiers, 15 véhicules dont 12 de la police nationale endommagés», selon un communiqué du gouvernement.
Les autorités de Niamey ont confirmé le décès d’un manifestant, tout en dégageant la responsabilité des forces de police. Alors que le syndicat Union des scolaires Nigériens (USN) a affirmé que la victime, Mala Bagalé, étudiant en troisième année de Sociologie, avait succombé après avoir été atteint par « une grenade lacrymogène ».
Dans un communiqué, la Commission nationale des droits Humains (CNDH, organisme officiel), a demandé « au gouvernement la réouverture immédiate du campus en vue de créer les conditions d’un déroulement régulier et normal des activités académiques », invitant les protestataires à « bannir tout esprit de vengeance et de destruction des biens publics et privés ».
La CNDH a aussi dénoncé, l’utilisation disproportionnée des moyens de maintien de l’ordre, notamment la « violation des franchises universitaires » par les forces de l’ordre » et la « violence qui n’a épargné ni étudiants ni personnes étrangères au mouvement ».
La manifestation d’une centaine d’étudiants, lundi à Niamey, avait dégénéré en affrontement avec les forces de l’ordre. Les manifestants avaient paralysé la circulation à l’aide de pneus enflammés, de troncs d’arbres et de blocs de pierres, principalement sur la rive droite du fleuve Niger où se trouve l’université.
Le gouvernement avait alors décidé lundi après-midi que les sites de Niamey et de Maradi resteraient fermés «jusqu’à nouvel ordre».