Niger : La commission parlementaire ouvre son enquête sur le scandale Uraniumgate
La commission parlementaire créée dans le cadre de l’affaire «Uraniumgate» au Niger, va lancer une enquête sur un présumé virement de 200 milliards de francs CFA sur un compte bancaire à Dubaï, par un ancien directeur de cabinet du président de la République.
Composée de dix parlementaires de l’opposition et de la majorité, la commission entame ce lundi son travail, et dispose d’un délai de 15 jours pour mener ses investigations et de 45 jours pour déposer son rapport. Elle pourra auditionner toute personne en rapport avec cette affaire, pour tenter de faire plus d’éclairage sur ce scandale.
L’initiative de sa mise en place émane des députés de l’opposition et a été soutenue au vote par leurs collèges de la majorité qui estime que « le peuple nigérien doit savoir où se trouve la vérité ».
« Ce n’est que le premier pas qui a été franchi, c’est la suite qui intéresse le peuple nigérien », déclare de son côté Soumana Sanda, président du groupe parlementaire de l’opposition qui salue la hauteur prise par les parlementaires de la majorité.
Mi-février, l’hebdomadaire nigérien « Le Courrier » avait révélé une complexe et tortueuse série de transactions d’uranium impliquant plusieurs entreprises française, russe et libanaise.
Selon ce journal, un virement bancaire « de 319 millions de dollars » avait été effectué le 12 décembre 2011 du compte parisien de la Sopamin (Société de patrimoine des mines du Niger, Société d’Etat) vers le « compte de (la société libanaise) Optima à Dubaï ».
Le nom de l’actuel ministre des Finances, Hassoumi Massoudou, alors directeur de cabinet du président du Niger, Mahamadou Issoufou, apparaît dans les documents liés à cette affaire où figure aussi le groupe nucléaire français Areva. Le ministre Hassoumi s’était défendu récemment lors d’une conférence de presse et a dénoncé une « manipulation de l’opposition ».
La semaine dernière, un collectif d’organisations de la société civile nigérienne a demandé « la démission immédiate de Massoudou Hassoumi et l’ouverture d’une enquête judiciaire pour identifier et châtier, conformément à la loi, toutes les personnes liées, de près ou de loin, à cette triste affaire de transaction financière sur le dos de l’État nigérien ».