La justice tchadienne condamne 69 étudiants pour « outrage à l’autorité de l’Etat »
La justice tchadienne a condamné mardi soixante-neuf étudiants à un mois de prison ferme pour « outrage à l’autorité de l’Etat » après avoir perturbé une visite ministérielle dans un contexte marqué par une gronde des universités contre la suppression des bourses.
Ces étudiants membres de l’Union des étudiants tchadiens (Unet) ont également été condamnés à 50.000 francs CFA d’amende (environ 75 euros) par personne. Trois étudiantes ont été relaxées au bénéfice du doute par le tribunal de N’Djamena.
Pour l’un des avocats des étudiants arrêtés, Me Alain Kagombe, « leurs arrestations ne reposent sur aucune base juridique’’.
En réaction a cette condamnation, le bureau d’une section de l’UNET à N’djamena, a décidé au cours d’une assemblée générale mercredi matin, la suspension des cours pour exiger la libération de leurs condisciples.
A Walia dans le 9e arrondissement, la police a tiré à balles réelles sur les manifestants faisant une victime non étudiante, plusieurs blessés et des arrestations.
Lors d’une visite samedi sur un campus universitaire, du ministre de l’Enseignement supérieur, Mackay Hassan Taisso, accompagné de son homologue sénégalais, un incident est survenu. Les deux ministres avaient alors été copieusement hués et leurs voitures officielles ciblées par des jets de pierres. La police est alors intervenue pour disperser les étudiants en faisant usage de grenades lacrymogènes.
Les mesures d’austérité du gouvernement pour faire face à la crise économique provoquent la colère des tchadiens et attise la tension sociale.
Pays producteur de pétrole, le Tchad traverse une sévère crise économique et sociale dûe à l’effondrement des cours du pétrole, ce qui a conduit le président Idriss Déby à réorienter l’économie vers l’agriculture et l’élevage.