Les autorités de Pretoria appellent au calme suite aux violences xénophobes
Le ministre sud-africain de l’Intérieur Malusi Gigaba a lancé jeudi un appel au calme, après une récente série d’incidents xénophobes accompagnés d’actes de violence contre des immigrés africains établis en Afrique du Sud.
« Je veux appeler tous les Sud-Africains à prendre leurs distances avec la rhétorique ou les actions xénophobes », a déclaré jeudi le ministre de l’Intérieur MalusiGigaba devant la presse.
Un appel en prélude à une manifestation d’un collectif d’habitants d’un quartier de Pretoria annoncé pour ce vendredi pour dénoncer « le gouvernement qui donne du travail aux Zimbabwéens et aux autres étrangers ».
De nombreuses ONG d’aide aux étrangers ont demandé à M. Gigaba d’interdire la manifestation de ce vendredi qui, selon elles, « ne peut que renforcer les attitudes xénophobes et les attaques ».
« Nous travaillons avec eux pour nous assurer qu’il n’y aura pas de violence, de menaces », a assuré M. Gigaba.
Le Nigeria, dont les ressortissants constituent la principale cible des récents incidents, a exprimé mercredi sa « vive inquiétude » et exigé la protection de ses ressortissants.
Ce Jeudi, une centaine de membres de l’Association nationale des étudiants nigérians ont défilé contre les violences dans la capitale nigériane Abuja, notamment devant les sièges des entreprises sud-africaines Multichoice (télévision) et MTN (téléphone).
« Tous les Sud-Africains du Nigeria doivent partir dans les quarante-huit heures, sinon nous ne serons plus en mesure de garantir leur sécurité », a menacé leur responsable, Aruna Kadiri.
Dans les récents événements, des dizaines de bâtiments occupés par des étrangers et soupçonnés d’abriter des maisons de passe ou du trafic de drogue ont été brûlés par des riverains en colère à Johannesburg et dans la capitale du pays Pretoria.
En 2008, puis en 2015, l’Afrique du Sud à connu des violences xénophobes qui ont fait des dizaines de morts.