Les autorités de Kinshasa mises en cause dans les violences au Kasaï
La responsabilité des autorités de la République démocratique du Congo (RDC) est mise en cause par plusieurs élus du Kasaï dans les violences qui secouent cette région du centre du pays, leur reprochant une mauvaise gestion de la crise et une réponse purement militaire.
Les violences qui ont éclaté en septembre 2016 au Kasaï-central, entre les forces de l’ordre et la milice de Kamwina Nsapu, le chef coutumier tué le mois précédent dans une opération militaire après s’être révolté contre le pouvoir de Kinshasa, ont progressivement gagné le Kasaï-oriental et le Kasaï-occidental, faisant au moins 200 morts.
Enterré par les autorités sans respecter le rite traditionnel, Kamwina Nsapu est considéré comme toujours vivant par ses partisans. Selon le député de l’opposition, Claudel Lubaya, « le gouvernement est responsable de cette violence aveugle », affirmant que les autorités ont « fait une erreur d’appréciation en tuant Kamwina Nsapu, ils ont fait imploser la région ».
Après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo mettant en cause l’armée dans un massacre de civils, le gouvernement a reconnu Samedi que des soldats congolais avaient pu commettre des « excès » en réprimant cette rébellion qualifiant toutefois cette vidéo abondamment commentée de « montage » destiné à salir l’image des autorités et de l’armée.
Selon le député de la majorité Ibrahim Ikulu, « il revient aux autorités à tous les niveaux, provincial et national, de trouver une solution à ce problème né de leur gestion du pouvoir coutumier ».
La population locale dénonce les nominations opérées par le pouvoir central et les autorités provinciales après une succession de nominations de personnes réputées proches de la majorité politique en remplacement de chefs décédés, au détriment de leur héritier naturel.
Un autre conflit cette fois-ci, à caractère ethnique a coûté la vie à 25 civils lors d’une attaque menée samedi, par une milice de l’ethnie nande dans une localité de l’Est de la RDC. Selon Francis Bakundakabo, délégué local du gouverneur de la province du Nord-Kivu, « toutes ces personnes sont des civils hutus ».
La province du Nord-Kivu comme l’ensemble de la région orientale de la RDC est déchirée par des conflits armés depuis plus de vingt ans.