Le pouvoir en Egypte resserre l’étau autour des médias
Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a promulgué une loi pour la mise en place d’un conseil qui a pour mission de superviser les organes de presse dans le pays, a-t-on appris mardi de source officielle au Caire.
Cette nouvelle loi qui a été adoptée par le Parlement et publiée au journal officiel, autorise le conseil à enquêter sur le financement des médias, et à verbaliser ou révoquer ceux qui seraient considérés comme contrevenant aux exigences de « sécurité nationale » du pays.
Le conseil sera composé d’un chef nommé par le président égyptien et de 12 membres recommandés par le Parlement et d’autres institutions et approuvés par le président.
A travers la mise en place de ce conseil, estime le Comité de protection des journalistes basé à New York, l’Egypte veut imposer des restrictions aux médias et être une prison pour les journalistes.
Même si cette loi dit que le conseil garantit « le droit des citoyens à profiter de médias libres et honnêtes », elle charge cependant le conseil de « garantir la conformité des médias avec les exigences de sécurité nationale ».
Selon un responsable du Syndicat des journalistes égyptiens, Khaled Elbakshy, cette nouvelle loi est conçue pour renforcer davantage le contrôle du gouvernement sur les médias.
La promulgation de ce nouveau texte intervient quelques jours après l’arrestation d’un journaliste de la chaîne qatarie Al-Jazeera, accusé de propager de fausses informations.
L’Egypte accuse la chaîne qatarie de soutenir les Frères musulmans, un mouvement islamiste classée par le pouvoir d’Al Sissi sur sa liste noire des organisations terroristes.
En 2013, trois journalistes d’Al-Jazeera avait été arrêtés et emprisonnés, dont un Canadien et un Australien, soulevant une vague de protestations internationale. Les trois journalistes avaient été finalement libérés en 2015.