Le Nigeria promet des récompenses pour les dénonciateurs des corrompus
Les autorités nigérianes ont promis de récompenser financièrement et de protéger tous ceux qui dénonceraient des détournements de fonds publics, dans le cadre de la lutte contre la corruption, devenue endémique au Nigeria.
« S’il y a un retour volontaire des fonds ou des avoirs publics volés ou cachés grâce aux informations fournies, le lanceur d’alerte peut avoir droit de 2,5 à 5% du montant total recouvré », a déclaré mercredi à Abuja, la ministre nigériane des Finances, Kemi Adeosun.
Selon la ministre, l’objectif de cette politique est de révéler plus souvent au grand jour, les crimes financiers ou assimilés, de soutenir la lutte contre ces crimes financiers et la corruption et d’améliorer le niveau de confiance dans les entités publiques.
Cette mesure, a-t-elle ajouté, devrait promouvoir la transparence dans la gestion des fonds publics, et les montants récupérés seront réaffectés au financement d’infrastructures dans le pays.
Le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, est entré en récession ces derniers mois à cause de son économie qui traverse une période difficile liée à la chute du prix du pétrole, un secteur qui représente 70% des recettes publiques du pays.
Mme Adeosun a assuré que ces lanceurs d’alerte seraient protégés par la loi à travers un dispositif qui prévoit « l’anonymat » et « la protection du lanceur d’alerte contre d’éventuelles sanctions ».
« Si vous donnez l’alerte avec civisme et de bonne foi, vous serez protégé. Si vous avez été victime de harcèlement, d’intimidations ou de représailles pour avoir partagé des informations, tout dommage subi donnera lieu à réparation », a-t-elle affirmé.
Elu en 2015, le président nigérian Muhammadu Buhari a fait de la lutte contre la corruption endémique au Nigeria, son principal cheval de bataille.
Plusieurs dizaines d’anciens barons proches du pouvoir, dont des ministres et des juges très haut placés, ont été accusés de corruption ou de blanchiment d’argent et doivent en répondre devant les tribunaux.
Mais ces arrestations sont de plus en plus critiquées au motif qu’elles se font au détriment de l’économie du pays et visent uniquement les proches de l’ancien gouvernement de Goodluck Jonathan.