Burkina: Des manifestants réclament l’accélération du dossier Norbert Zongo
Des centaines de personnes ont manifesté ce mardi à Ouagadougou, pour réclamer « justice » dans l’affaire Norbert Zongo, du nom du journaliste d’investigation burkinabé, et trois de ses compagnons, retrouvés morts carbonisés dans leur véhicule le 13 décembre 1998.
Le « Collectif des organisations de masse et des partis politiques contre l’impunité » à l’origine de la manifestation de ce mardi, a dénoncé le « silence radio » des autorités gouvernementales.
Pour son président, Chrysogone Zougmoré, qui est également président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), « le Collectif se donnera les moyens pour mener des actions fortes pour exiger l’instruction sérieuse du dossier Norbert Zongo et compagnons (…) ainsi que de l’ensemble des dossiers de crimes jusqu’ici impunis ».
Zongo enquêtait au moment de son assassinat sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré, frère cadet et conseiller économique de l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, surnommé le « petit président ».
Une commission d’enquête indépendante (CEI) instaurée sous la pression populaire, a conclu quelques mois plus tard que le journaliste a été tué « dans le cadre de l’exercice de ses fonctions ».
La justice a rouvert le dossier après la chute de Compaoré fin octobre 2014, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir. Le 15 décembre 2015, trois ex-soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de Compaoré – dissoute après sa tentative de coup d’Etat mi-septembre 2015 – ont été inculpés par la justice. Une instruction est en cours et la date de leur procès n’a toujours pas été fixée.
Ce mardi 13 décembre cela faisait 18 ans, jour pour jour que le Directeur de publication de l’hebdomadaire L’indépendant, Norbert Zongo et trois de ses compagnons ont été retrouvés morts carbonisés dans leur véhicule à 100 km près de Sapouy, dans le sud du Burkina.
Des journaux ont publiés des pages noirs, les radios et televisions du pays ont cessés d’émettre pendant 13 minutes.