L’opposition en Afrique du Sud conteste le retrait du pays de la CPI
Le principal parti d’opposition sud-africain, l’Alliance démocratique (DA) a demandé lundi à la Haute Cour de Pretoria l’annulation de la décision de retrait du pays de la cour pénale internationale (CPI), estimant que le gouvernement sud-africain avait court-circuité et « sapé l’autorité » du Parlement qui avait ratifié la décision de rejoindre la CPI en 1998.
Alors que l’audience doit encore se poursuivre ce mardi, l’avocat de la DA, Steven Budlender a affirmé lundi, devant le juge que « seul le parlement peut décider du retrait de l’Afrique du Sud du traité ». Car selon lui, « on assiste ici à l’usurpation des pouvoirs législatifs du Parlement ».
« Nous remettons en cause la rationalité et la constitutionnalité de la décision du gouvernement sud-africain », a pour sa part estimé un haut responsable de la DA, James Selfie. « Nous estimons que la décision a été prise sans respecter la procédure (…) nous pensons que la justice doit l’invalider », a-t-il ajouté.
L’Afrique du Sud a annoncé en octobre son retrait de la CPI après la polémique causée par son refus d’arrêter en 2015 sur son sol le président soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
A l’instar de l’Afrique du sud, le Burundi, la Gambie et la Russie ont aussi annoncé leur désengagement de la CPI, le tribunal international permanent chargé de poursuivre les auteurs présumés de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
Le Kenya et la Namibie ont également suggéré qu’ils pourraient se retirer en guise de réaction à l’acharnement des juges de la CPI contre les seuls dirigeants africains.
Depuis son entrée en fonction en 2003, la Cour pénale internationale qui siège à La Haye, a ouvert dix enquêtes, dont neuf contre des dirigeants de pays africains.
Le retrait de Pretoria prendra effet en octobre 2017, car la procédure stipule que le départ de la CPI intervient un an après notification de la décision aux Nations Unies.