CPI : Ouverture du Procès d’un enfant-soldat devenu un chef de guerre
Dominic Ongwen, ex-enfant soldat devenu chef des opérations de l’armée de résistance du Seigneur (LRA) en Ouganda, comparait ce mardi, devant la cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
Enlevé par des rebelles dans le nord de l’Ouganda alors qu’il était enfant, Dominic Ongwen, est devenu le chef des opérations de la LRA, et le troisième dans l’échelle de commandement de la sanguinaire rébellion ougandaise, après son chef Joseph Kony et son adjoint Okot Odhiambo.
Il est accusé d’esclavage sexuel et de recrutement d’enfants soldats, des crimes qui ont été commis selon l’accusation dans le nord de l’Ouganda sur la période 2002-2005.
Surnommé la « fourmi blanche », Ongwen a été présenté par la CPI comme « le fer de lance » de la LRA qui a massacré plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants, selon l’ONU, dans une guerre sanglante contre le pouvoir central de Kampala.
Des victimes de la LRA ont raconté les rites initiatiques brutaux de la milice, des enrôlés de forces contraints de mordre et matraquer amis et parents à mort, de boire du sang.
Créée aux alentours de 1987, la LRA opérait alors dans le nord de l’Ouganda, où elle a multiplié les exactions. Elle en a été chassée au milieu des années 2000 par l’armée ougandaise, avant de s’éparpiller dans les forêts équatoriales des pays alentour.
La LRA ne disposerait plus aujourd’hui que de quelques centaines d’hommes, dispersés en RDC, en République centrafricaine, au Soudan du Sud et au Soudan.
Ongwen s’était rendu aux forces spéciales américaines en janvier 2015 en Centrafrique. A l’époque, les États-Unis avaient mis sa tête à prix pour 5 millions de dollars (4,5 millions d’euros).