Côte d’Ivoire: Un nouveau blocage dans le procès de Simone Gbagbo
Les avocats de l’ex-première Dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, ont décidé de suspendre à nouveau leur participation au procès, suite à la décision du juge de passer outre l’audition de leurs «témoins clés».
Après deux jours de reprise, l’audience de ce mardi n’a pas permis d’avancer dans le procès de Simone Gbagbo, alors que la veille, un début d’accord avait été trouvé entre les parties pour la comparution à la demande de la défense, de hautes personnalités ivoiriennes en tant que témoins de la crise ivoirienne.
Avant de rendre son arrêt sur le rejet de la demande de la défense, le juge Boiqui Kouadio, relevait les erreurs qui entachaient certaines citations que la défense a attribuées notamment à l’ancien Premier ministre, Jeannot Ahoussou.
Cela a provoqué mardi des échanges houleux entre le président du tribunal et l’ex-première dame ivoirienne qui a même tenté de quitter la salle de l’audience à l’instar de son avocat principal, avant d’être empêchée par des gendarmes.
« Où partez-vous? Arrêtez-la! Que personne ne sorte ! » avait lancé le président Boiqui Kouadjo.
« Condamnez-moi si vous voulez, mais arrêtez de me fatiguer! C’est de la foutaise », a répliqué Simone Gbagbo, en colère. « Ce n’est pas parce que vous êtes juge que vous avez le droit de faire n’importe quoi… Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton », a-t-elle ajouté.
La défense fait de la comparution de plusieurs personnalités proches du pouvoir, la condition sine qua non de leur présence au procès. Il s’agit notamment, de l’actuel président de l’Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, l’ancien Premier ministre, Jeannot Kouadio Ahoussou, l’ex-ministre, Charles Koffi Diby, et l’ex-chef de l’armée, le général Philippe Mangou, qu’ils appellent les acteurs des faits.
La défense dénonce dans le même temps « un procès politique ».
« Si la Cour passe outre à tout ce que nous voulons, nous partons », a réagi Dohora Blédé, l’un des avocats de Mme Gbagbo.
Pourtant, rien ne présageait le coup de théâtre de ce mardi. Après deux semaines de suspension, le procès avait repris lundi après une médiation du bâtonnier Abbé Yao, qui semblait avoir trouvé un terrain d’entente. Un nouveau calendrier de comparution des témoins devait être établi.