Bujumbura ne veut plus du médiateur de l’ONU
Dans une lettre adressée la semaine dernière au secrétaire général Ban Ki-Moon, Bujumbura demande aux Nations unies de trouver un successeur à son médiateur, Jamal Benomar avec qui les autorités burundaises ne souhaitent plus continuer à traiter.
Le gouvernement Burundais veut profiter de l’arrivée en janvier du nouveau secrétaire général, Antonio Guterres pour se faire entendre. « Dans cette période de transition entre les deux secrétaires généraux, le Burundi ne voudrait pas être pris au dépourvu », a expliqué l’ambassadeur burundais à l’ONU, Albert Shingiro qui souhaite également « des consultations tous azimuts entre le gouvernement du Burundi et les deux secrétaires généraux pour penser à son remplacement ».
Mais cette demande est loin d’avoir trouvé une oreille attentive à l’ONU, car son porte-parole adjoint, Farhan Haq a affirmé que Benomar « gardait toute la confiance du secrétaire général ». « M. Benomar reste en fonctions », a-t-il insisté.
Depuis la grave crise née du troisième mandat controversé du président Nkurunziza en 2015, au terme d’une élection présidentielle boycottée par l’opposition, les relations entre le Burundi et les nations Unies sont tendues.
En juin 2015, l’envoyé spécial de l’ONU pour les Grands Lacs, Saïd Djinnit avait dû abandonner son rôle de médiateur au Burundi.
Les relations entre l’ONU et Bujumbura se sont encore dégradées après la publication fin septembre, d’un rapport d’experts onusiens pointant du doigt la responsabilité de la police et des forces de sécurité dans les violences qui agitent le pays depuis plus d’un an. Ces experts avaient même évoqué dans leur rapport, un risque de génocide dans le pays.
En représailles, le gouvernement burundais a suspendu sa coopération avec le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme et s’oppose au déploiement de 228 policiers de l’ONU au Burundi, réclamé par le Conseil de sécurité dans une résolution adoptée en juillet dernier.