Les avocats du président sud-africain Zuma opposés à la sortie d’un rapport sur la corruption
Les avocats du président sud-africain, Jacob Zuma ont commencé à défendre devant un tribunal de Pretoria, leur requête visant à bloquer la publication d’un rapport très attendu, sur la corruption au sommet de l’Etat, potentiellement très embarrassant pour le chef de l’Etat.
Jacob Zuma a déposé un recours d’urgence devant la justice pour interdire la publication dudit rapport, dont le tribunal a suspendu la publication sur fond d’une vague de contestations de plusieurs partis d’opposition.
Le travail sur la corruption a été mené par la médiatrice de la République Thuli Madonsela, avant qu’elle ne quitte mi-octobre, son poste où elle était chargée de veiller au bon usage des deniers publics.
Ce document pointe du doigt la famille d’affaires Gupta, proche du président Zuma et qui serait soupçonnée d’intervenir notamment dans la nomination de certains ministres.
La défense de Zuma a réclamé ce mardi au tribunal davantage de temps pour permettre au président de répondre aux questions soulevées dans le rapport.
Me Anthea Platt, représentant le chef de l’Etat a aussi affirmé que l’opposition n’avait pas d' »intérêt direct ou fondamental » dans cette affaire alors que le tribunal a jugé ce mardi, recevables les arguments de l’opposition et entendra, sur le fond de l’affaire, les deux parties mercredi.
Pour le chef de l’opposition Mmusi Maimane, »le peuple sud-africain a le droit de connaître la vérité sur la corruption de l’Etat ».
La publication du rapport pourrait être très gênante pour Zuma qui, après avoir survécu à plusieurs scandales financiers depuis la prise de ses fonctions en 2009, est de plus en plus critiqué après le revers historique du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) aux élections municipales d’août dernier.
Ce week-end, un journal sud africain a affirmé que David van Rooyen, alors député du parti au pouvoir, s’était par exemple rendu à sept reprises chez les Gupta dans la semaine précédant sa nomination surprise en décembre 2015 à la tête du ministère des Finances. Une nomination qui avait provoqué la panique des marchés et contraint le président Zuma à rappeler, au bout de quatre jours seulement, le très respecté Pravin Gordhan au portefeuille des Finances.