Le président Zuma empêche la sortie d’un rapport sur la corruption
Le président sud-africain, Jacob Zuma a déposé un recours en justice, visant à empêcher la sortie d’un rapport d’enquête de la médiatrice de la République sur l’influence présumée de familles d’affaires dans les décisions au sommet de l’Etat.
L’enquête de la médiatrice de la République, Thuli Madonsela, vise particulièrement la famille Gupta, une puissante fratrie d’hommes d’affaires d’origine indienne soupçonnés d’être intervenue auprès du chef de l’Etat pour la nomination de ministres ou de dirigeants d’entreprises publiques.
Zuma qui a été entendu pendant quatre heures jeudi dernier par la médiatrice dans cette affaire, reconnaît être proche des Gupta qui contrôlent plusieurs secteurs d’activités dans le pays.
Mais le président sud-africain assure avoir été le seul à décider de l’attribution des portefeuilles ministériels.
Le recours sollicitant le report de la publication du rapport sera examiné par la justice mardi, a indiqué Oupa Segwale, porte-parole de Mme Madonsela.
La médiatrice de la République doit quitter officiellement ses fonctions samedi prochain. Pendant son mandat, elle a obtenu après une longue bataille juridique de deux ans, que le président Zuma rembourse une partie de l’argent public utilisé pour rénover sa propriété privée pour des travaux considérés comme relevant de son confort personnel.
En septembre, Jacob Zuma a ainsi payé 7,8 millions de rands (480.000 euros) au Trésor, après une décision de justice fondée sur un rapport accablant de la médiatrice.
Sa remplaçante Busisiwe Mkhwebane, une avocate en poste au ministère de la sécurité de l’Etat a déjà annoncé ne pas avoir l’intention de faire de la lutte contre la corruption à la tête de l’Etat, une priorité.