Les juges nigérians soupçonnés de corruption libérés sous caution
Le barreau nigérian a confirmé ce mardi que les juges qui avait été arrêtés ce week-end dans le cadre d’une enquête sur la corruption, ont été libérés. Ils étaient au total, 15 magistrats soupçonnés d’avoir touché des pots-de-vin.
Le président du barreau nigérian, Abubakar Mahmoud, a fait savoir que les juges interpellés dans cette affaire ont été libérés sous caution dimanche dernier, sans préciser leur nombre.
L’avocat Abubakar Mahmoud avait dénoncé leur arrestation qui, selon lui, rappelle le style de la Gestapo.
Selon une source au sein de l’Agence nigériane de sécurité nationale, les sept magistrats libérés se sont présentés au siège de l’agence lundi.
Notre source dit ignorer la date à laquelle ces magistrats seront inculpés, ajoutant que leurs dossiers ont été confiés au procureur général.
Les juges mis en cause siègent à la Cour suprême nigériane, à la Cour d’appel et la haute Cour. L’agence de sécurité nationale, qui les a interpellés le week-end dernier, dit avoir saisi 800 mille dollars pendant les perquisitions.
La décision d’arrêter les juges a provoqué un tollé dans le pays. Les critiques accusent le président Muhammadu Buhari de mener une chasse aux sorcières sous couvert de la lutte contre la corruption ; ce que réfute le porte-parole de la présidence.
Le président Muhammadu Buhari, élu en 2015, a lancé une vaste campagne anticorruption visant les proches du gouvernement précédent.
Une organisation des droits de l’homme a appelé le président a « relâcher les juges immédiatement et sans condition ».
« Si nous soutenons les efforts du gouvernement pour éradiquer la corruption judiciaire, nous ne pouvons pas accepter des stratégies anticorruption et des méthodes qui sapent clairement l’état de droit, l’autorité, l’intégrité et l’indépendance du pouvoir judiciaire », avait déclaré Adetokunbo Mumuni, qui dirige une organisation en faveur des droits socio-économiques et de l’obligation de transparence.