La CIJ examinera une demande équato-guinéenne dans le dossier Obiang
La demande de la Guinée Equatoriale soumise à la Cour Internationale de Justice (CIJ) en vue de sommer Paris de suspendre les poursuites judiciaires à l’encontre du fils du président de ce pays d’Afrique centrale, sera examinée à partir du 17 octobre.
Selon le communiqué de la plus haute instance judiciaire des Nations unies, des audiences publiques auront lieu «du lundi 17 au mercredi 19 octobre 2016, au Palais de la Paix» pour traiter cette demande.
Ces audiences auront lieu à La Haye quelques jours après le procès devant le tribunal correctionnel de Paris où Teodoro Nguema Obiang Mangue a été assigné à comparaître le 24 octobre.
Soulignant «l’urgence de sa requête», Malabo avait demandé la semaine dernière à la CIJ, «dans l’attente de son arrêt sur le fond» de la plainte, de rendre une décision provisoire donnant ordre à Paris de suspendre les poursuites judiciaires contre Teodorin Obiang, dont le père Teodoro Obiang Nguema dirige le pays d’une main de fer depuis 1979.
Pour le gouvernement équato-guinéen, «l’imminence des poursuites pénales» contre Obiang en France, «constituait une entrave à l’exercice de ses fonctions dans l’intérêt de son pays», arguant qu’en dépit des décisions de justice rendues en France, Obiang bénéficiait de l’immunité diplomatique.
La justice française accuse Teodorin Obiang, vice-président de son pays, d’avoir pillé les caisses de l’Etat et d’avoir acheté des propriétés somptueuses dans les endroits les plus chers du monde. Il est soupçonné de s’être frauduleusement bâti en France un patrimoine de plusieurs dizaines de millions d’euros.
Il a été renvoyé début septembre devant la justice pour blanchiment d’argent, d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d’abus de confiance et de corruption, ouvrant la voie au premier procès français des « biens mal acquis ».
Malabo souhaite par ailleurs que l’hôtel particulier de l’avenue Foch «soit considéré comme les locaux de la mission diplomatique de la Guinée en France». En 2012, ce bâtiment, situé dans le 16e arrondissement de Paris, l’un des quartiers les plus chics de la capitale française, avait été saisi sur ordre des juges d’instruction, de même que des voitures de luxe, des œuvres d’art et des vins fins.