Zimbabwe : Le président Mugabe s’en prend aux juges
Le président zimbabwéen Robert Mugabe a sévèrement critiqué ce week-end, les juges qui ont autorisé par «négligence» des manifestations contre le régime, espérant qu’ils avaient «retenu la leçon» à la suite de plusieurs rassemblements violents.
«Ce n’est pas seulement nous, les citoyens ordinaires, qui devrions comprendre» la nécessité de maintenir la paix», mais «nos tribunaux, notre système judiciaire, nos juges devraient le comprendre encore mieux que les citoyens ordinaires», a déclaré Robert Mugabe, lors d’un discours qu’il a prononcé samedi à Harare, devant la Ligue de la jeunesse du parti au pouvoir, la Zanu-PF.
«Ils osent faire preuve de négligence dans leurs décisions quand ils doivent se prononcer sur l’autorisation de manifester», a martelé Mugabe concluant que le fait d’«autoriser (des manifestations) alors qu’ils savent pertinemment qu’elles vont être violentes ou qu’il est hautement probable qu’elles le soient, c’est faire preuve d’un mépris irréfléchi pour la paix de ce pays. On espère désormais qu’ils ont retenu la leçon».
La justice avait autorisé le 26 août, une manifestation de l’opposition à Harare qui avait dégénéré en violentes échauffourées entre les opposants et les forces de sécurité.
Quelque 70 personnes avaient été arrêtées suite à ces heurts, et près d’une soixantaine sont toujours maintenues en détention après s’être vu refuser une libération sous caution.
Depuis plusieurs semaines, des manifestations contre Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, et la grave crise économique que traverse le pays sont organisées au Zimbabwe. Elles sont régulièrement dispersées par la police, à coups de matraques ou de grenades lacrymogènes.
Jeudi dernier, la police a interdit pour deux semaines, jusqu’au 16 septembre, toute manifestation à Harare. Une décision qui s’apparente, selon l’opposition, à «un état d’urgence qui ne dit pas son nom».