Ali Bongo impute la responsabilité des violences Gabon à l’opposition
Au lendemain des violences qui ont secoué le Gabon, après la publication des résultats officiels de l’élection présidentielle, le président Ali Bongo Ondimba, réélu pour un nouveau mandat de sept ans, a rejeté la responsabilité sur l’opposition.
Des émeutes avait éclaté à Libreville et Port-Gentil peu après l’annonce des résultats par la CENAP, la commission en charge des élections.
Le manque de consensus autour du décompte des voix dans la province du Haut-Ogooué, fief de l’ethnie du président Ali Bongo, lors de la plénière entre l’opposition et la majorité présidentielle au sein de cette commission présageait des heures chaudes après l’annonce des résultats.
Réagissant ce jeudi à ces émeutes qui ont vu les bâtiments de l’Assemblée Nationale partir en fumée, le président Bongo à imputé la responsabilité de ces incidents à l’opposition.
Lors d’une brève allocution au palais présidentiel, il a déclaré que «la démocratie s’accorde mal avec les succès autoproclamés et les groupuscules formés à la destruction. La démocratie s’accommode mal avec la prise d’assaut d’un parlement et de la télévision nationale».
« Les élections ont rendu leur verdict (…) Qui a perdu? Un groupuscule dont le seul projet était de prendre le pouvoir pour se servir du Gabon et non servir le Gabon», a martelé le président élu, allusion faite à son adversaire Jean Ping et ses partisans.
L’armée a fouillé le QG de M. Ping «de fond en comble», a indiqué un des responsables de l’opposition, l’ancien vice-président Didjob Ding Duvungui, qui se trouvait lui-même parmi un groupe d’une dizaine de personnes en attente de transfert au siège de la gendarmerie pour y être auditionnées.
Parmi les personnes arrêtées figurent d’anciens hauts responsables de l’ancien régime d’Omar Bongo. Selon l’opposition, entre 500 à 600 militants ont été emmenés par les forces de l’ordre du QG de campagne de l’opposition.
Jeudi, la capitale Libreville gardait encore les traces visibles des actes de violence et de vandalisme. Les grands axes étaient dévastés, bordés de bâtiments incendiés et jonchés de restes de barricades. Le centre de la capitale était quadrillé par les forces de l’ordre, surtout les lieux sensibles comme l’Assemblée nationale, incendiée mercredi, et le QG de Ping, pris d’assaut dans la nuit.
Cependant des pillages étaient toujours en cours à la mi-journée dans des quartiers populaires de la capitale, selon la police. Les communications internet étaient interrompues depuis mercredi soir.