Burundi: Un journaliste accusé d’atteinte a la sureté de l’Etat libéré
L’organisation SOS Médias Burundi a annoncé ce jeudi, la libération d’un journaliste radio accusé d’«atteinte à la sûreté de l’Etat» alors que d’autres journalistes du pays ont rendu un hommage à l’un des leur, porté disparu depuis le 22 juillet.
«Le jeune journaliste Gisa Steve Irakoze vient d’être relâché», s’est réjouit SOS Médias Burundi sur sa page Facebook, affirmant que l’information avait été «confirmée par ses proches». Il était détenu par le SNR, le renseignement burundais.
Il y a une semaine déjà, Reporters sans frontières (RSF) s’était alarmée de l’arrestation de ce journaliste de la radio Buja FM par des agents du SNR dans un bar de Gatumba, une ville située à l’ouest de la capitale Bujumbura.
Parallèlement, le rédacteur en chef du journal Iwacu, Léandre Sikuyavuga, a rappelé être sans nouvelles du journaliste burundais Jean Bigirimana, arrêté le 22 juillet par le SNR qui lui reprocherait, selon RSF, ses déplacements fréquents vers le Rwanda voisin.
« Je crains le pire », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse à Bujumbura, précisant ne pas savoir si un des deux corps «enterrés vite fait» avant leur découverte par des journalistes d’Iwacu qui enquêtent sur cette disparition est effectivement celui de Jean Bigirimana.
Sikuyavuga a par ailleurs annoncé qu’Iwacu a observe à partir de lundi dernier, «une semaine en hommage de notre collègue» durant laquelle rien ne sera publié sur le site internet du journal.
Le Burundi est plongé dans une grave crise émaillée de violences et de nombreux cas de torture depuis l’annonce en avril 2015 et la réélection en juillet du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat controversé.
Les violences dans le pays ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays, qui figure en 2016 à la 156e place (sur 180) au classement de la liberté de la presse dans le monde établi par RSF.