Ali Bongo refuse un débat télévisé avec Jean Ping
Une nouvelle polémique vient alourdir le climat des derniers jours de la campagne électorale pour la présidentielle au Gabon, suite au refus du président sortant, Ali Bongo Ondimba de participer à un débat télévisé que lui propose le principal candidat de l’opposition, Jean Ping.
«M. Jean Ping invite M. Ali Bongo Ondimba à un débat télévisé devant la Nation, organisé sous l’égide du Conseil national de la communication», a indiqué son équipe de campagne dans un communiqué publié ce mercredi, soit trois jours avant le vote à un tour prévu ce samedi.
Pour ce débat, une pratique électorale qui fait timidement son chemin encore en Afrique, l’ex-président de la commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping souhaitait «la participation de journalistes choisis par les candidats, et représentant la diversité de la presse et des médias».
En revanche, Ping a fait ainsi savoir qu’il refusait de participer à l’émission «Le Débat», où les candidats ne débattent qu’avec des journalistes de la télévision publique proche du pouvoir.
«Nous dénonçons le mépris que M. Ping affiche à l’égard des institutions de la République, des journalistes et du peuple gabonais», a réagi dans un communiqué Alain-Claude Bilie-By-Nze, le ministre gabonais de la Communication et porte-parole du président-candidat.
«M. Ping a craint de devoir répondre aux questions embarrassantes concernant les nouvelles révélations l’impliquant lui et les membres de sa famille», a-t-il accusé, précisant par ailleurs, que «la demande d’un débat (télévisé) contradictoire n’est pas prévue par les lois de la République».
Les chaînes publiques Gabon Télévision et Gabon 24 étalent depuis des semaines, les détails d’une sulfureuse affaire de rétro-commissions – révélée par Mediapart – impliquant le fils aîné de Jean Ping dans l’attribution de chantiers d’infrastructures à un groupe chinois.