Le Burundi refuse le déploiement de 228 policiers de l’ONU
Le gouvernement burundais a annoncé sans surprise, qu’il rejetait la résolution 2303 de l’ONU adoptée vendredi dernier à l’initiative de la France et qui prévoit le déploiement de 228 policiers au Burundi, estimant qu’elle enfreint la souveraineté du pays.
«Le gouvernement du Burundi rejette toute disposition de la résolution en rapport avec l’envoi d’une force quelconque sur son territoire, en violation des règles élémentaires régissant la famille des Nations unies et surtout violant la souveraineté de son territoire», écrit Philippe Nzobonariba, son porte-parole dans un communiqué.
Le Conseil de sécurité a voté vendredi ladite résolution 2303 qui prévoyait le déploiement progressif de 228 policiers de l’ONU au Burundi, pour tenter d’y ramener le calme et de faire respecter les droits de l’Homme.
Cette résolution demande au gouvernement burundais de «coopérer pleinement» avec la force de police onusienne, mais le gouvernement e Bujumbura avait manifesté dès samedi, son rejet de cette décision, en organisant une manifestation devant l’ambassade de France pour la dénoncer.
Le Quai d’Orsay (ministère français des affaires étrangères) a appelé ce mercredi les autorités burundaises «à mettre en œuvre sans délai» la résolution, soulignant que son ministre Jean-Marc Ayrault a rencontré le facilitateur dans le dialogue inter-burundais, l’ex-président tanzanien Benjamin Mkapa, et lui a réitéré «tout son soutien».
Alors qu’il s’était dit au départ, prêt à accueillir 50 policiers de l’Onu, le pouvoir burundais a fait volte-face en durcissant le ton dans ce dernier communiqué, écartant même cette éventualité.
«Cette hypothèse n’a plus de raison d’être et (est) donc à reconsidérer, car les forces de défense et de sécurité maîtrisent parfaitement la situation à l’intérieur de tout le territoire national», a justifié Nzobonariba.
Il a en revanche précisé que les 100 observateurs et 100 experts militaires qui devaient être déployés au Burundi, par l’Union africaine (UA) restaient « les bienvenus ». Pour l’heure, seuls 32 observateurs et 14 experts sont déjà sur le terrain.