Le président sortant de Sao Tomé boycotte le second tour de la présidentielle
Le président sortant de Sao Tomé et Principe, Manuel Pinto da Costa a refusé ce mardi, de participer au second tour de l’élection présidentielle prévu ce dimanche, en raison des «fraudes» ayant entaché le premier tour du vote et exige l’annulation de tout le processus électoral.
Arrivé deuxième à l’issue du premier tour avec 24,83% des voix, Pinto da Costa est qualifié pour le second tour, où il devait affronter Evaristo Carvalho (49,8%), le candidat du Premier ministre, Patrice Trovoada.
Le président sortant demande l’annulation de tout le processus électoral en dénonçant des « fraudes » lors du premier tour le 17 juillet, dans une lettre au Tribunal constitutionnel rendue publique ce mardi. Il y a une semaine, les résultats définitifs du premier tour ont été publiés par le Tribunal constitutionnel.
Dans cette élection à rebondissements, la Commission électorale avait d’abord donné l’adversaire de M. Pinto da Costa, M. Carvalho, vainqueur dès le premier tour avec 50,1%, avant de se raviser, en invoquant un scrutin différé dans une petite localité et le vote de la diaspora.
«Personne ne peut être candidat à l’élection présidentielle contre sa volonté», fait-il valoir dans sa lettre datée du 1er août, ajoutant que le fait de «continuer à participer à un tel processus électoral reviendrait à le cautionner». «Je ne le fais pas en tant que candidat et encore moins en tant que président de la République», avait argumenté Pinto da Costa après le premier tour.
Cette crise politique est inhabituelle dans le petit archipel d’Afrique centrale réellement démocratique depuis 1991, où le président arbitre mais ne gouverne pas, le pouvoir exécutif étant du ressort du Premier ministre.
Le développement est l’enjeu majeur de ce scrutin pour les quelque 200.000 habitants de Sao Tomé et Principe, dépendant à 90% de l’aide internationale.