Soudan du Sud : Salva Kiir change de Vice-président
Le Président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a accédé aux recommandations de l’ex-rébellion, annonçant ce lundi, la nomination de Taban Deng Gai au poste de vice-président, en remplacement de son grand rival, Riek Machar, absent de la capitale Juba après les violents combats du début juillet.
«En tenant compte des recommandations des hauts dirigeants du SPLM/SPLA-IO (ex-rébellion, ndlr), pour la nomination du successeur du Premier vice-président de la République du Soudan du Sud, en vertu des pouvoirs qui me sont conférés (…), je publie ce décret républicain ordonnant la nomination de Taban Deng», a annoncé le président Kiir, selon un décret lu à la radio nationale.
Taban Deng, jusqu’alors ministre des Mines dans le gouvernement d’union nationale, avait été désigné samedi par une partie des responsables de l’ex-rébellion comme vice-président par intérim en attendant le retour de Riek Machar à Juba.
Machar a fui Juba dans la foulée des combats meurtriers qui ont opposé ses forces à celles de Salva Kiir dans la capitale, du 8 au 11 juillet, et qui ont coïncidé avec le cinquième anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance.
La nomination de Taban Deng confirme s’il en est besoin les dissensions actuelles qui agitent l’ex-rébellion. Riek Machar a rejeté la validité de la nomination de Taban Deng au poste de vice-président, alors qu’il l’avait démis vendredi dernier, de ses fonctions ministérielles.
Machar bénéficie du soutien de nombreux cadres et membres de l’ex-rébellion qui ont publié dimanche un communiqué, dans lequel ils reprochent à Taban Deng de se lancer dans une aventure personnelle et illégitime.
Taban Deng Gai, principal négociateur des ex-rebelles pour l’accord de paix d’août 2015, avait récemment estimé que l’ex-rébellion ne se résumait pas à la seule personne de Riek Machar.
Ancien puissant commandant rebelle lors de la lutte d’indépendance contre Khartoum, et ex-gouverneur de l’Etat pétrolier d’Unité, Deng Gai s’était aussi aligné sur le refus du président Kiir d’accepter un renfort de Casques bleus.
Avant de le nommer, le président Kiir avait demandé la semaine passée à Machar de retourner à Juba pour poursuivre la mise en application d’un accord de paix signé en août 2015, censé mettre un terme à une guerre civile dévastatrice déclenchée en décembre 2013 dans le Soudan du Sud.
Mais Machar, dont les proches affirment qu’il se trouve toujours dans «les environs» de Juba, estime que sa sécurité n’est pas garantie dans la capitale et a conditionné son retour au déploiement d’une force d’intervention envisagée par les pays de la région.