Deux millions de Nigérians menacés de graves pénuries alimentaires
Dans le nord-est du Nigeria, deux millions de personnes sont menacées par de graves pénuries alimentaires et restent privées de toute assistance, a souligné ce mardi l’Unicef, affirmant que par son ampleur, cette crise humanitaire pourrait être encore pire que prévu.
« Il y a deux millions de personnes que nous n’arrivons toujours pas à atteindre dans l’Etat de Borno, ce qui veut dire que l’ampleur réelle de la crise n’a toujours pas été révélée au monde», a déclaré dans un communiqué, Manuel Fontaine, le directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
La région du nord-est du Nigeria est l’épicentre de la secte islamiste Boko Haram.
« Certaines organisations sur le terrain font du très bon travail, mais aucun d’entre nous n’est en mesure de travailler à l’échelle et avec la qualité que nous souhaiterions. Nous devons tous passer à la vitesse supérieure», a exhorté Fontaine.
Déjà le 1er juillet, l’Unicef avait prévenu que 250.000 enfants de moins de cinq ans allaient souffrir cette année, de malnutrition sévère dans l’Etat de Borno, dont 50.000 risquent même de mourir si rien n’est fait.
Le 11 juillet, le coordonnateur humanitaire régional de l’ONU pour le Sahel, Toby Lanzer avait lui aussi évoqué une «urgence extrême», soulignant que la somme de 220 millions de dollars était nécessaire pour «maintenir les gens en vie» dans ces zones pour les dix prochaines semaines.
Au début de cette année, l’Unicef avait lancé un appel aux dons pour 55,5 millions de dollars en vue de porter assistance à ces populations, mais n’a reçu jusqu’ici, que 23 millions de dollars.
Depuis des mois, plusieurs organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme sur les très graves pénuries alimentaires qui frappent le nord-est du Nigeria, et s’inquiètent également de la mort de nombreux déplacés dans des camps où sévit une malnutrition aiguë sévère.
Le mois dernier, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) a ainsi fait état de la mort de près de 200 personnes en un mois, dans le camp de Bama, situé à 70 km de la capitale de l’Etat de Borno, Maiduguri.