Burundi: la reprise du dialogue politique reportée
La deuxième étape du dialogue de sortie de crise au Burundi, initialement prévue pour ce samedi, a été reportée au mardi 12 juillet et se tiendra toujours à Arushu, en Tanzanie.
Ce dialogue relancé en mai après plusieurs mois de blocage, a été reporté « pour des raisons indépendantes de notre volonté », a annoncé sur Twitter Macocha Tembele, secrétaire particulier de Benjamin Mkapa, ancien président tanzanien et médiateur dans le conflit burundais, sans préciser de date.
Cependant, plusieurs responsables politiques burundais ont assuré avoir reçu l’information de ce report depuis jeudi soir par des messages annonçant «que ce dialogue doit finalement commencer mardi 12 juillet », ce que confirme sous anonymat un diplomate européen.
Le pouvoir burundais refuse toujours de dialoguer avec le CNARED (le Conseil national pour la restauration des accords d’Arusha et de l’Etat de droit), principale coalition de l’opposition, et ce en dépit des pressions et sanctions de la communauté internationale.
Le président burundais Pierre Nkurunziza et ses collaborateurs accusent la coalition de l’opposition d’être à l’origine d’une tentative de coup d’Etat en mai 2015 et des violences actuelles dans le pays, qui ont fait plus de 500 morts.
Pour la reprise du dialogue fin mai dernier, le CNARED avait décidé de boycotter la rencontre tant que la coalition n’est pas invitée en tant que groupement politique.
Justifiant ce boycott, Pancrace Cimpaye, le porte-parole de la coalition de l’opposition, a expliqué que le facilitateur du dialogue a convié les partis politique membres et les personnalités du CNARED mais pas le CNARED. Une seule de ces personnalités avait répondu à l’invitation, et le facilitateur avait promis se rendre à Bruxelles pour rencontrer les autres membres de la coalition.
Lundi, la plate-forme CNARED, qui représente l’opposition en exil, a encore annoncé qu’elle ne se rendrait pas en Tanzanie pour le second round des consultations inter-burundaises, et ce pour les mêmes raisons.
Selon Pancrace Cimpaye, « des membres de la plate-forme ont reçu des invitations individuellement ». Mais souligne-t-il, « partir en solo n’apportera aucune force face au régime de Bujumbura ».
Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences en avril 2015, à la suite de l’annonce par le président Pierre Nkurunziza de sa candidature pour un troisième mandat, avant d’être réélu en juillet de la même année.