L’ONU juge « urgent » de désarmer les groupes armés en Centrafrique
Le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein a estimé lundi, dans un communiqué qu’il est «urgent de désarmer les groupes armés» en Centrafrique et de rétablir l’autorité de l’Etat pour éviter une nouvelle escalade de la violence dans le pays.
«Alors que 2016 avait débuté sous de bons auspices, avec les élections réussies de février 2016, les événements récents qui se sont déroulés à Bangui et dans plusieurs endroits du pays, a-t-il ajouté, me font craindre une nouvelle escalade de la violence dans les mois à venir».
Pour le Haut Commissaire «il est urgent de désarmer les groupes armés – qui restent bien trop puissants et ont toujours le potentiel de rallumer le conflit, de rétablir l’autorité étatique et l’Etat de droit, et de garantir la sécurité de tous les civils».
Les tensions sont en hausse à Bangui depuis la mi-juin, selon l’ONU qui note que plusieurs incidents récents ont aussi eu lieu dans diverses régions où les groupes armés continuent d’exercer leur contrôle et de «prendre les civils pour proie».
Selon Cecille Pouilly du bureau du Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, plus de 23 personnes sont mortes en Centrafrique depuis juin dernier. La fonctionnaire onusienne a en outre affirmé que la paix et la réconciliation dans le pays ne peut se faire si la population ne se sent pas en sécurité, estimant que « beaucoup reste à faire pour rétablir l’Etat de droit ».
Depuis la fin de l’opération Sangaris et le retrait des forces françaises, les 12.000 soldats de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) qui sont déployés dans le pays, se retrouvent aujourd’hui seuls en première ligne, en attendant la recomposition d’une armée centrafricaine.
Al Hussein a insisté sur «le besoin impérieux de reconstruire le système judiciaire et de rétablir la confiance dans les institutions étatiques afin que les gens ne ressentent plus le besoin de se faire justice eux-mêmes».
«Les mesures prises par les autorités afin d’établir la Cour Pénale Spéciale et l’adoption de la nouvelle constitution sont prometteuses, mais je reste, a-t-il souligné, préoccupé par le grand nombre d’arrestations et de détentions arbitraires par les forces de sécurité».