Les autorités de la RDC condamnent les sanctions de Washington
Le gouvernement congolais a qualifié d’atteinte à la souveraineté de la RDC les sanctions décidées par l’administration américaine à l’encontre des responsables congolais, prévenant que ces mesures mettront en péril les relations entre les deux Etats.
« La RDC condamne les mesures prises ce jour par le gouvernement des Etats-Unis. C’est une atteinte à notre souveraineté et cela mettra en péril nos relations bilatérales», indique dans une déclaration l’ambassadeur Barnabé Kikaya Bin Karubi, Conseiller principal du président Joseph Kabila pour les questions diplomatiques.
L’émissaire du président a fait spécialement un déplacement à Washington suite à l’annonce de ces sanctions qui visent plusieurs responsables congolais, dont le commissaire général de la police à Kinshasa, le général Célestin Kanyama.
Ce dernier est accusé par Washington, «d’être responsable ou complice d’actes de violences et d’enlèvements (…) ciblant des civils, des femmes et des enfants ». Aux termes de ces sanctions, ses avoirs sont gelés aux Etats-Unis et il est interdit à toute entité américaine de faire des transactions avec lui.
Dans sa réaction aux sanctions américaines, l’émissaire du président Kabila affirme être venu à Washington, informer les responsables américains des mesures prises par Kinshasa pour faire avancer à la fois un dialogue national et le processus électoral.
«Nous continuons à rechercher un consensus par le dialogue, mais aussi, nous avons pris des mesures qui ont permis à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de continuer à préparer les élections, y compris l’allocation des fonds pour faciliter l’identification et l’enregistrement des électeurs congolais pour les élections à venir», explique l’émissaire congolais.
Des activistes avec en première ligne le groupe activiste Enough Project demandent, pour leur part, que ces sanctions soient étendues à d’autres personnalités congolaises. Selon eux, le général Kanyama est lié à au moins trois opérations policières au cours desquelles la police a recouru à un usage excessif de la force et aurait tué lors d’opérations anti-criminalité menées de novembre 2013 à janvier 2014, au moins 51 jeunes et 33 cas de disparitions forcées ont été signalées. Le haut officier congolais est aussi tenu pour responsable des attaques meurtrières contre les manifestants pacifiques d’octobre 2015.
« Alors que la limite constitutionnelle du mandat du président Kabila touche à sa fin en décembre, le régime s’est engagé dans une vague de répression, comprenant l’arrestation des membres de l’opposition et la suppression violente de manifestations politiques, afin d’éviter la tenue d’élections nationales programmées », a affirmé John Smith, directeur du Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC).
« L’initiative du Trésor envoie le message clair de la condamnation par les Etats-Unis des actions violentes et répressives du régime, en particulier celles de Célestin Kanyama, qui menacent l’avenir de la démocratie pour le peuple de la RDC », a-t-il ajouté.