L’Algérie change de gouvernement sur fond de difficultés économiques
Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a limogé ce samedi, ses ministres des Finances, Abderahmane Benkhalfa et de l’Energie, Salah Khebri, un an seulement après leur nomination au sein de l’actuel gouvernement.
Ce nouveau remaniement dont les raisons n’ont pas été officiellement expliquées, constitue le deuxième du gouvernement conduit par Abdelmalek Sellal depuis la réélection de Bouteflika pour un 4e quinquennat en 2014, et concerne une dizaine de ministères au total.
Mais selon la presse et les experts cela est lié aux défis que doit relever le pouvoir pour faire face aux difficultés budgétaires, même si les algériens s’interrogent sur la portée de ce nouveau remaniement qui intervient dans un contexte de douloureuses décisions pour compenser la chute des revenus pétroliers de l’Algérie.
Selon le quotidien El Watan, le remaniement «montre les préoccupations du gouvernement à l’heure où les organismes internationaux les plus sérieux et les observateurs les plus avertis agitent le spectre de la crise économique».
«Le naufrage du secteur de l’énergie » est la « cause principale du remaniement», rapporte de son côté, le site économique Maghreb Emergent,
Ce secteur, qui assure à l’Algérie 60% de son budget et 95% de ses recettes externes, souffre en effet d’un ralentissement des investissements étrangers et d’une baisse de l’exploration et de la production.
Ces changements au sein de l’exécutif algérien interviennent quelques jours après une réunion de la Tripartite qui a réuni le gouvernement, le patronat et les syndicats, avec pour mission de réfléchir sur un «nouveau modèle économique» alternatif à la rente pétrolière.
Le pays a vu ses revenus du pétrole chuter de 39% au premier trimestre de cette année par rapport à la même période de 2015, passant en un an, de 9,1 à 5,5 milliards de dollars.
Pour y faire face, les autorités ont du puiser dans les réserves de change, renoncé à de nombreux projets d’infrastructures dans le pays et annoncé une réforme des retraites. Mais d’autres mesures douloureuses sont attendues, avec l’arrivée du nouveau ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa. Cet ingénieur qui dirige depuis plus de 10 ans la stratégique société publique de l’électricité et du gaz (Sonelgaz), est déjà connu pour son plaidoyer pour l’arrêt des soutiens au prix de l’électricité alors que la consommation est en constante augmentation dans ce pays de 40 millions d’habitants.