FMI: la situation politique en RDC freine la croissance
Le Fonds monétaire International (FMI) estime que la situation d’incertitude politique en République Démocratique du Congo (RDC), liée à l’improbable organisation des présidentielles avant la fin de cette année, freine la croissance économique dans ce pays, déjà frappée par la baisse des cours des matières premières.
Selon le FMI, l’économie de la RDC « devrait rester soumise à des vents contraires, notamment la lenteur de la croissance dans les pays avancés et émergents, le durcissement de la situation financière internationale, et les incertitudes pesant sur la situation intérieure ».
« Depuis le milieu de l’année 2015, la RDC a été frappée par des chocs négatifs dus essentiellement à la chute des cours de ses principaux produits d’exportation », rappelle le Fonds dans une note publiée ce mercredi, à l’issue d’une visite d’évaluation d’une de ses équipes au Congo.
« En 2016, les difficultés de la conjoncture extérieure, associées aux incertitudes pesant sur la situation intérieure en RDC, ont continué d’impacter négativement la croissance économique, les finances publiques et la balance des paiements », ajoute le communiqué des experts du FMI.
Cinquième producteur mondial de cuivre et premier de cobalt (chiffres 2014), la RDC, qui fait partie des pays les moins développés et les plus corrompus de la planète, a enregistré une forte croissance économique de 2010 à 2014, tirée par l’extraction minière.
Mais depuis l’an dernier, la croissance a nettement fléchi sous le coup de la baisse des cours des matières premières entraînée par le ralentissement économique de la Chine.
Le FMI a déploré par le passé que la forte croissance économique congolaise des dernières années n’ait pas été suffisamment mise à profit pour réduire les inégalités dans un pays dont l’immense majorité des 71 millions d’habitants, vit dans une grande pauvreté.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée du président Joseph Kabila en 2011 à l’issue d’un scrutin entaché de fraudes massives. Le mandat de Kabila s’achève en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter mais l’opposition l’accuse de tout faire pour rendre impossible la tenue de la présidentielle avant la fin de l’année et se maintenir au pouvoir.
En mai, la Cour constitutionnelle a rendu un arrêt autorisant Kabila à demeurer dans ses fonctions au-delà du terme de son mandat si son successeur n’a pas été élu à cette date.