Le procès de l’opposant ougandais Besigye s’ouvre en son absence
Inculpé pour trahison pour s’être déclaré vainqueur de la présidentielle, le procès de l’opposant ougandais Kizza Besigye s’est ouvert ce mercredi à Kampala, en son absence. Il n’a pas pu être transféré au tribunal selon le procureur en raison d’une «menace spécifique pour la sécurité».
Le procureur Lino Angunzu a demandé en conséquence que les prochaines audiences de ce procès se fassent dans la prison de haute sécurité de Luzira, où Besigye a été transféré après son arrestation le mois dernier, précisant que l’Etat «ne souhaitait pas prendre le moindre risque».
L’opposant, qui conteste la réélection en février du président sortant Yoweri Museveni, avait été interpellé le 11 mai, à la veille du jour de la prestation de serment par le président Museveni, pour avoir organisé avec son parti une prestation de serment alternative lors de laquelle il a été «intronisé» président de la République.
C’est sous les huées des partisans de Besigye présents au palais de justice de Kampala, que le juge a annoncé qu’il rendrait le 15 juin une décision sur le lieu où se poursuivraient les audiences, suite à une requête du procureur.
A terme de cette brève audience, le président du parti de Besigye, Mugisha Muntu, a qualifié les procédures d’«absurdes», dénonçant une «manipulation du système judiciaire par l’exécutif».
Besigye qui avait été déjà inculpé en 2005 pour trahison, risque la prison à vie dans ce procès. En 2005, les charges contre lui avaient été finalement abandonnées, sous la pression de la communauté nationale et quelques observateurs qui considéraient que cette inculpation était un moyen d’empêcher l’opposant de faire campagne pour l’élection de cette année-là.
Kizza Besigye avait officiellement obtenu 35,61% des voix lors de l’élection présidentielle du 18 février 2016, alors que Yoweri Museveni au pouvoir depuis 30 ans, crédité de 60,62%, a été réélu pour un 5e mandat.