Kenya : l’opposition suspend ses manifestations après des violences mortelles
L’opposition kényane a annoncé, mercredi, qu’elle suspendait ses manifestations pour la dissolution de la commission électorale, dans le but de permettre l’ouverture d’un dialogue avec le gouvernement.
Depuis un mois, plusieurs manifestations violemment réprimées par la police ont été organisées par l’opposition et des organisations de la société civile, qui exigent la dissolution de la commission électorale (IEBC) qu’ils jugent favorable au camp présidentiel.
S’il n’y a « aucun effort concret pour établir un dialogue », a averti la coalition d’opposition (Cord), les manifestations hebdomadaires reprendront dès le 6 juin et « n’en seront que plus intenses ».
Pour les manifestants, la commission électorale dans sa composition actuelle est favorable au camp présidentiel et ne peut en conséquence garantir l’équité de la présidentielle d’août 2017, qui devrait opposer une nouvelle fois l’actuel président Uhuru Kenyatta, 54 ans, au chef de l’opposition, Raila Odinga, 71 ans.
« Nous sommes prêts et motivés pour entretenir un dialogue, c’est le meilleur moyen de sortir de cette crise à laquelle est confrontée notre nation », a indiqué l’opposition, tout en condamnant « les brutalités » policières.
Selon la police, trois personnes sont mortes, dont deux par balles, lundi dernier, dans des manifestations dans l’ouest du pays. La troisième est décédée des suites d’une blessure à la tête après avoir chuté en fuyant les gaz lacrymogènes à Kisumu. Plusieurs policiers ont également été blessés durant les affrontements, notamment par des jets de pierre.
Les leaders de l’opposition ont affirmé que plusieurs de leurs partisans avaient été « tués en divers endroits du pays ». D’autres manifestations ont été dispersées à l’aide de gaz lacrymogènes et canons à eau à Nairobi et dans la grande ville côtière de Mombasa.
Mardi, les Nations Unies et les principaux donateurs internationaux du Kenya – Grande-Bretagne, Etats-Unis, Union européenne – ont mis en garde contre cette « escalade de la violence » et appelé au dialogue.