violation des droits de l’homme au Burundi : Une mission d’enquête de l’ONU sur le terrain
Des enquêteurs de l’ONU séjournent actuellement au Burundi pour faire la lumière sur les allégations de violations massives des droits de l’homme, annoncées par plusieurs partis politiques et des membres de la société civile en relation avec l’annonce par le président Pierre Nkurunziza de sa candidature à un troisième mandat.
« Une équipe d’enquêteurs envoyée par le Haut-commissariat aux droits de l’Homme est au Burundi depuis début mai afin d’enquêter sur toutes les atteintes aux droits humains depuis le début de la crise dans ce pays. Leur mission va durer quatre mois », a annoncé sous l’anonymat un diplomate onusien.
« Ces enquêteurs sont libres de leurs mouvements, conformément à la résolution du Conseil des droits de l’Homme, qui a été acceptée par le gouvernement du Burundi », a expliqué le même diplomate, ajoutant qu’ils « pourront même se rendre dans les pays voisins pour recueillir des témoignages auprès de réfugiés burundais, s’ils le jugent nécessaire ».
Le « coordinateur du secrétariat de l’EINUB (la mission d’enquête, ndlr), Jean-Jacques PurusiSadiki », arrivé mi-janvier à Bujumbura, a été accrédité auprès du ministère burundais des Relations extérieures ce lundi.
Mi-décembre, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU avait voté, à Genève, une résolution demandant l’envoi « en urgence » d’experts indépendants pour enquêter sur les exactions commises au Burundi, suite aux accusations sur l’existence de nombreux cas d’exécutions extrajudiciaires et de fosses communes, après l’attaque de trois camps militaires par des « insurgés » opposés au 3e mandat du président Pierre Nkurunziza.
Rappelons que le Burundi a basculé dans une grave crise émaillée de violences depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature, en avril 2015, pour un troisième mandat avant d’être réélu en juillet.
Ces violences ont fait plus de 500 morts et contraint plus de 270.000 Burundais à l’exil. L’ONU, qui a répertorié au moins 345 cas de torture et mauvais traitements depuis le début de l’année, a également dénoncé des cas d’exécutions extrajudiciaires ou de disparitions forcées.