Forum économique pour l’Afrique : L’accès à l’électricité avant la révolution numérique
Les participants au 26ème Forum économique mondial pour l’Afrique qui se tient depuis mercredi à Kigali, au Rwanda, ont affirmé que si l’Afrique veut réussir sa révolution numérique, elle doit d’abord améliorer l’accès de sa population à l’électricité, un défi majeur sur le continent.
Ce forum qui porte sur le numérique et les nouvelles technologies en Afrique, se déroule dans un contexte de chute des cours des matières premières, mettant en exergue la nécessité de diversifier de nombreuses économies du continent.
Les intervenants ont déploré que le continent africain compte actuellement plus de 600 millions d’habitants qui n’ont pas encore accès à l’électricité.
« Sans accès à une énergie bon marché, fiable et durable, l’Afrique ne peut pas vraiment tirer profit de la quatrième révolution industrielle», la révolution numérique, a déclaré Kandeh Kolleh Yumkella, ancien sous-secrétaire général des Nations unies.
Même si la transition numérique a déjà commencé, «l’Afrique n’a toujours pas participé à la seconde révolution industrielle, qui est simplement de fournir l’accès à l’électricité», a estimé pour sa part le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina lors d’une conférence de presse.
En septembre 2015, la BAD avait présenté à Abidjan, en Côte d’Ivoire, son «Nouveau pacte pour l’énergie en Afrique», visant à combler le déficit énergétique du continent d’ici 2025.
Grâce à ce programme, « nous serons capables d’améliorer l’accès à l’électricité des petites et moyennes entreprises, nous serons capables d’améliorer la capacité industrielle de l’Afrique et sa compétitivité sur le marché mondial», a promis Adesina.
Le continent africain regorge de ressources potentielles (pétrole, gaz, solaire, hydraulique), mais il manque des politiques publiques capables d’inciter le secteur privé à investir sur le long terme dans des projets énergétiques, a fait observer Kolleh Yumkella.
Les gouvernements africains, a-t-il soutenu, «doivent faire pour le secteur de l’énergie ce qu’ils ont fait pour le secteur de la téléphonie mobile: déréguler, privatiser, encourager» afin d’attirer les capitaux privés.