Ouganda: Kizza Besigye de nouveau arrêté après «sa prestation de serment»
Le chef de file de l’opposition ougandaise, Kizza Besigye a été une nouvelle fois, arrêté ce mercredi, à la veille de l’investiture du président Yoweri Museni pour le cinquième mandat, a annoncé la police locale.
Dans une vidéo publiée sur YouTube, on voit l’opposant ougandais Kizza Besigye en train de prêter serment.
Kizza Besigye a été interpellé dans le centre de Kampala, la capitale du pays et fief de l’opposant, où il est apparu publiquement à la surprise générale, saluant des partisans rassemblés sur les lieux.
«Il était en ville mais nous l’avons emmené au poste de police de Naggalama (20 kilomètres à l’est de Kampala, ndlr), où il sera détenu», a déclaré, le porte-parole de la police de la capitale ougandaise, Patrick Onyango, sans préciser ni le motif de son arrestation ni les charges retenues contre l’opposant.
Le Forum pour le changement démocratique (FDC), le parti de Besigye, a affirmé cependant qu’avant son arrestation, l’opposant qui conteste la réélection en février dernier du président Ougandais, avait prêté serment comme président lors d’une cérémonie alternative, un jour avant l’investiture officielle de Yoweri Museveni.
De source gouvernementale, plus d’une dizaine de chefs d’Etat africains, dont le sud-africain, Jacob Zuma, le zimbabwéen Robert Mugabe et le rwandais, Paul Kagame, sont attendus ce jeudi à l’investiture officielle de Yoweri Museveni, organisée près de trois mois après l’élection du 18 février.
Au pouvoir depuis 1986, le président Ougandais a été réélu dès le premier tour avec 60,62% des voix au terme d’un scrutin conduit, selon des observateurs internationaux, dans une «atmosphère d’intimidation» imposée par un régime qui a muselé toutes les voix dissidentes.
Besigye, arrivé deuxième à la présidentielle avec officiellement 35,61% des voix, avait été arrêté plusieurs fois avant et après les élections et placé en résidence surveillée pendant 43 jours.
Depuis plusieurs heures, les internautes ougandais n’ont plus accès à leurs réseaux sociaux, un rappel de ce qui s’est passé en février quand le gouvernement avait déjà bloqué tout accès à Internet.