Les autorités de Tripoli ne veulent pas de gouvernement d’union
Les autorités de Tripoli, non reconnues par la communauté internationale, ont rejeté sans vote, le gouvernement d’union nationale issu de l’accord parrainé par l’ONU et refusent également l’installation de ce gouvernement à Tripoli, la capitale.
« Un gouvernement imposé depuis l’étranger ne bénéficiant pas du consensus des Libyens n’a pas sa place parmi nous », a indiqué dans un communiqué le gouvernement de Tripoli, premier à réagir à la proclamation depuis Tunis, de l’entrée en fonction d’un gouvernement d’union nationale.
Les autorités reconnues par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk (est), sont restées pour l’instant silencieuses depuis l’annonce de Tunis.
L’entrée en fonction du gouvernement d’union nationale a été proclamée par le conseil présidentiel que dirige Fayez al Sarraj, un organe qui est composé de membres de factions rivales libyennes et mis en place par un accord inter-libyen, conclu en décembre 2015 sous l’égide de l’ONU.
Un accord qui prévoyait cependant que, pour entrer en fonction, le gouvernement d’union qui serait mis sur pieds, devrait bénéficier d’un vote de confiance du Parlement de Tobrouk, ce qui n’a pas encore eu lieu.
Le conseil présidentiel a justifié sa décision samedi dernier, par le fait que le gouvernement d’union était soutenu par la centaine de parlementaires du Parlement de Tobrouk «empêchés par la force» de voter le mois dernier selon les parlementaires.
Dimanche, les Etats-Unis, la France, l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont appelé le gouvernement d’union nationale à s’installer rapidement à Tripoli et «les institutions publiques libyennes à faciliter un transfert ordonné et pacifique du pouvoir» au nouveau gouvernement.
Dans leur communiqué, les autorités de Tripoli n’ont pas exclu la possibilité qu’un gouvernement d’union s’installe dans la capitale à la condition d’être «issu d’un accord libyo-libyen », sans ingérence étrangère, et que ses membres soient choisis «en Libye».