Sénégal : le taux de croissance de 6,5 % confirmé par le FMI
La nouvelle estimation du FMI représente une hausse de 140 points de base par rapport à sa précédente évaluation. Le nouveau chiffre est très proche de celui annoncé fin 2015 par le gouvernement, un chiffre à l’époque contesté par une partie de l’opposition sénégalaise.
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) a réalisé du 1er au 14 mars 2016 la deuxième revue de l’accord triennal au titre de l’Instrument de soutien à la politique économique (ISPE) du Sénégal. Et selon le Fonds, même si les résultats macroéconomiques sont solides, il faut davantage de réformes structurelles.
Les résultats macroéconomiques en 2015 ont été solides et la croissance s’est établie à 6,5 %, pour la première fois en douze ans estime la mission du Fmi conduite par le Mauricien Ali Mansoor, directeur assistant du FMI pour l’Afrique. Selon lui, la croissance enregistrée par le pays s’explique surtout par « le lancement de projets liés au Plan Sénégal émergent (PSE) et par le dynamisme de l’agriculture, lui-même attribuable à des conditions climatiques favorables et la productivité accrue de ce secteur ».
En ce qui concerne la croissance du PIB, les conclusions préliminaires de l’équipe du FMI datées du 11 mars, dépassent même les projections qui avaient été établies lors de sa précédente mission : un taux de +5,1 % annoncé à l’époque pour 2015 contre +6,5 % estimé aujourd’hui, confirmant ainsi le chiffre de +6,4% indiquée par le gouvernement sénégalais.
L’annonce du taux de +6,4 % faite par le ministre sénégalais de l’économie et des finances avait alors suscité une controverse au sein de l’opposition politique et d’une partie de la société civile qui contestait ce taux de croissance, jugé « manipulé » pour être proche de l’objectif de 7 % à partir de 2018, fixé dans le cadre du PSE.
Dans son rapport, le FMI juge satisfaisante l’exécution par Dakar du programme agréé entre les deux parties dans le cadre de l’instrument de soutien à la politique économique (ISPE), un programme triennal d’appui opérationnel (conseils, assistance).
Les équipes du Fonds se sont félicitées notamment de la bonne tenue des « critères quantitatifs et de la plupart des objectifs indicatifs pour 2015, y compris l’objectif de déficit budgétaire ». L’objectif affiché est de contenir ce déficit à 372 milliards de F CFA (4,2 % du PIB, environ 567 millions d’euros).
Cependant, pour le Fmi, « La mise en œuvre des réformes structurelles a été lente et plusieurs repères structurels, notamment ceux qui concernent l’amélioration de la gouvernance économique, n’ont pas encore été mis en œuvre ». Les équipes du Fonds ont, par exemple, beaucoup insisté sur la gestion des entreprises bénéficiant d’un appui financier de l’État.