Présidentielle au Niger : Hama Amadou fera le deuxième tour en prison
Le candidat de l’opposition Hama Amadou et rival du président sortant Hamadou Issoufou, Hama Amadou, restera en prison pour le second tour de l’élection présidentielle prévu dans le pays ce 20 mars. La raison, la cour d’appel de Niamey saisie dans le cadre d’une demande de mise en liberté provisoire ne rendra la décision que le 28 mars.
Ce lundi, les avocats de M. Amadou ont plaidé cette demande de liberté conditionnelle devant la cour d’appel de Niamey comme le souhaitait la Coalition pour l’alternance (Copa 2016) qui en début de ce mois exigeait des autorités la libération de son candidat afin qu’il puisse mener sa campagne et affronter en « toute régularité » le président sortant Mahamadou Issoufou.
« Nous avons demandé à la cour, si elle ne lui reconnait pas une garantie de représentation, d’accorder au moins à Hama Amadou une liberté sous caution », a expliqué aux journalistes Me Souley Oumarou, l’un des avocats de l’opposant.
Pour l’avocat, l’atmosphère politique et sociale déjà délétère et la justice qui refuse la liberté provisoire font craindre pour demain.
Déjà en janvier, deux demandes de liberté provisoire formulées par les conseils de Hama Hamadou avaient été rejetées par la cour d’appel et la cour de cassation, les deux juridictions supérieures du pays.
Hama Amadou est poursuivi pour une affaire très controversée de trafic d’enfants qui rythme le climat politique nigérien depuis deux ans. Le dossier est de « droit commun », selon le pouvoir, mais « politique » selon le candidat écroué depuis le 14 novembre à la prison de Filingué au nord de Niamey.
A l’issue du premier tour de la présidentielle, le 21 février, M. Amadou qui a battu campagne depuis sa cellule, a obtenu 17,79% des suffrages contre 48,41% au président Issoufou, pas très loin de réaliser sa promesse d’être réélu dès le 1ier tour.
La Copa, qui s’était montrée très critique au 1er tour accusant le régime de « fraude », a annoncé vendredi un « boycott actif » du scrutin du 20 mars, en raison de « l’iniquité de traitement entre les deux candidats »
« Ils (les opposants ndlr) se retirent parce qu’ils ne peuvent pas gagner. Cela ne nous surprend pas. Les principaux candidats significatifs se sont ralliés à M. Issoufou », avait réagi mardi dernier le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou.