La tension entre le Burundi et le Rwanda autour d’une affaire d’espionnage
Les forces armées rwandaises ont démenti ce dimanche tout lien avec un homme arrêté au Burundi et présenté la veille par les autorités de Bujumbura, comme étant un espion militaire rwandais.
De telles «accusations sont puériles, ridicules et manquent de crédibilité», a réagi à cet effet, Joseph Nzabamwita, le porte-parole de l’armée rwandaise, précisant que « les forces de défense rwandaises (RDF) n’ont pas de soldat manquant, un tel nom ou matricule n’existe pas au sein des RDF ».
La veille, la police burundaise a présenté à la presse à Bujumbura, un présumé militaire de l’armée rwandaise, « le caporal Rucyahintare Cyprien, matricule 284049 ». Selon le porte-parole de la police burundaise, Pierre Nkurikiye le prévenu a été arrêté le 7 mars dans le nord-est du Burundi, alors qu’il était en « mission d’espionnage » dans le pays, en vue de le déstabiliser.
L’homme, âgé d’une trentaine d’années, ne portait aucun signe apparent de sévices corporels. Il a reconnu, en présence des forces de l’ordre burundaises, être entré au Burundi pour une mission d’espionnage.
Selon le porte-parole de la police burundaise, il était venu au Burundi une première fois en mai 2015 pour tenter d’exfiltrer des putschistes après une tentative ratée de coup d’Etat, puis en novembre 2015 pour « recueillir des informations » en prévision de commettre «des attentats contre de hautes personnalités » burundaises.
Et cette fois, « il venait négocier avec des sœurs (religieuses) de cette localité » pour voir si elles acceptaient « de cacher au moins 200 combattants » en vue de mener des attaques au Burundi.
Depuis le début de la crise burundaise née de la candidature fin avril 2015 du président Pierre Nkurunziza, les relations entre le Burundi et le Rwanda se sont envenimées pour devenir délétères.
Le Burundi accuse son voisin du nord d’entraîner sur son sol des réfugiés burundais pour déstabiliser le régime du président Pierre Nkurunziza. Le Rwanda rejette en bloc ces accusations et rétorque que les causes profondes de la crise actuelle sont internes au Burundi et bien connues.