Nigeria : Radiation de plus de 20.000 fonctionnaires fictifs
Le ministère nigérian des Finances a supprimé quelque 20.000 fonctionnaires « fantômes » réalisant ainsi plusieurs millions de dollars d’économies mensuelles, a annoncé le gouvernement dans le cadre de sa campagne contre la corruption, l’un des plus grands fléaux qui minent l’administration du pays.
Ces salariés fictifs qui viennent d’être supprimés ne représentent qu’une « partie du personnel non existant » qui touchent chaque mois des salaires dans la fonction publique nigériane, a indiqué dimanche, dans un communiqué, Festus Abanki, un conseiller du ministère des Finances.
C’est un nouveau système de vérification bancaire qui a permis d’identifier des fonctionnaires fictifs ou encore des fonctionnaires qui étaient payés par plus d’une agence gouvernementale, explique un communiqué du ministère.
Les 24 000 employés fictifs représentent 7,5 % des 312 000 noms vérifiés jusqu’à présent pour cet exercice anticorruption, qui se poursuit dans le pays.
De plus, la Commission des pensions militaires met fin aux paiements versés à 19 000 anciens combattants qui sont décédés depuis la dernière vérification, en 2012.
L’année dernière, une commission anticorruption indépendante avait recensé 45 000 employés fictifs dans le seul ministère des Finances.
«Le montant des salaires de février 2016 a été réduit de 2,293 milliards de nairas (ndlr 11,53 millions de dollars) » précise le communiqué du ministère, précisant que les salaires des fonctionnaires représentent 40% des dépenses de l’Etat.
Ces mesures, qui font partie d’un vaste plan de lutte contre la corruption et les dysfonctionnements dans le secteur public mené par le président Buhari, doivent contribuer à renforcer les ressources budgétaires de l’Etat, mises à mal par la baisse des cours du pétrole, principale source de revenu du Nigeria.
Le président Muhammadu Buhari avait annoncé début février un budget record de 27 milliards d’euros, qui prévoyait notamment de gros investissements en matière d’infrastructures, partiellement financé par la lutte contre la corruption, dont il a fait une des priorités de son mandat.