Nigeria-Crise économique: Le président Buhari critiqué pour son immobilisme
Le président nigérian Muhammadu Buhari est de nouveau critiqué pour son immobilisme face à la grave crise économique et monétaire qui frappe le pays et menace de faire fuir les investisseurs étrangers.
Les médias nigérians l’ont affublé du surnom de « Baba Go Slow » (le vieux qui prend son temps), pour avoir mis presque six mois avant de nommer un gouvernement et de prendre trop de temps, pour régler les problèmes quotidiens de ses compatriotes.
Pat Utomi, professeur d’économie politique à la Lagos Business School, dénonce la lenteur des autorités « à résoudre des problèmes aussi importants ».
Le président Muhammadu Buhari entame ce lundi, une visite d’une semaine dans le Golfe pour discuter des moyens de stabiliser les prix du pétrole, la principale source de revenus du Nigeria, premier producteur de brut d’Afrique.
Selon la présidence nigériane, Buhari qui sera accompagné du ministre du Pétrole, Emmanuel Ibe Kachikwu, ira d’abord à Ryad, où il doit s’entretenir avec le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud et d’autres responsables du pays.
Les efforts du Nigeria et d’autres membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour obtenir une plus grande stabilité des prix des exportations de pétrole seront à l’ordre du jour des discussions entre le président Buhari et le souverain saoudien, précise un communiqué de la présidence nigériane.
La tournée du président Buhari, précise la même source, le mènera également le week-end prochain à Doha, au Qatar, où il évoquera les prix du brut et la stabilité du marché avec l’émir cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani.
Le président Buhari tentera également dans ces deux pays, d’encourager les investissements au Nigeria, dans les secteurs des mines, de l’agriculture, de l’énergie, des infrastructures, des transports et des communications.
Le Nigeria souffre de la chute des prix du pétrole qui a réduit les revenus publics et affaibli la monnaie nationale, le Naira qui s’échangeait vendredi, à plus de 360 pour un dollar, contre 250 Naira, il y a quelques semaines.
Au lieu de dévaluer la monnaie nationale, comme le recommande le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement d’Abuja a décidé de maintenir le même taux officiel (entre 197 et 199 nairas pour un dollar) en interdisant l’importation de certains produits pour protéger les stocks de devises encore disponibles.