Ouganda-présidentielles : problèmes logistiques et plusieurs contestations
En Ouganda le scrutin des présidentielles couplées aux législatives s’est tenu ce jeudi dans des conditions chaotiques et qui est déjà contesté par certains observateurs et des candidats.
Quelque 15 millions d’inscrits étaient appelés à élire leurs 290 députés et leur président entre huit candidats.
Les bureaux votes étaient censés ouvrir à 7h, mais les électeurs ont dû parfois attendre midi, voire 13h pour commencer à voter. Dans certains cas, le vote a été remis à ce vendredi.
De nombreux bureaux de votes ont ouvert avec, pour certains, jusqu’à 6 heures de retard pour un scrutin qui demande pourtant du temps, vu qui il y a 3 bulletins à cocher et à mettre dans les urnes. A cela s’ajoute les difficultés avec le nouveau système biométrique qui demande plusieurs essais avant que les empreintes de l’électeur soient reconnues.
En conséquence, une partie des électeurs Ougandais devra donc retourner aux urnes ce vendredi. 14 bureaux de vote sont concernés dans la capitale et 22 dans le district de Wakiso, qui englobe notamment la ville d’Entebbe.
Les observateurs du Commonwealth ont dénoncé les attentes infligées aux électeurs, les qualifiants « d’absolument inexcusables », surtout dans la capitale. Ils critiquent des démarches qui n’inspirent pas confiance dans ce processus électoral.
Des irrégularités ont déjà été pointées du doigt, une candidate à un poste de conseillère municipale, assure qu’elle a pu voter alors qu’elle n’apparaissait pas sur le registre des électeurs.
Dans le quartier de Ggaba, des bulletins de votes pré-cochés en faveur du président Museveni ont été repérés.
Fait majeur, pour la deuxième fois cette semaine, la police a arrêté Kizza Besigye, principal rival du président Yoweri Museveni qui, à 71 ans dont 30 passés à la tête du pays, vise un cinquième quinquennat.
Besigye a été arrêté devant une maison où selon son entourage et son parti, des policiers et des membres du tout-puissant parti au pouvoir, le NRM, étaient en train de truquer les élections en bourrant des urnes.
Peu après, l’opposant « a été libéré sans être inculpé et ramené chez lui », a déclaré l’un de ses avocats Ladislaus Rwakafuzi.
Enfin, certains critiques affirment que les quartiers dans lesquels les plus gros retards ont été constatés sont ceux qui seraient favorables à l’opposition. Ils accusent les officiers de police d’avoir également essayé d’empêcher les votants de faire la queue.