Procès Gueï : trois militaires pro-Gbagbo condamnés à perpétuité
Trois militaires fidèles à l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo ont été condamnés ce mercredi à la prison à perpétuité pour l’assassinat le 19 septembre 2002 du général Robert Guéï, ex-chef de la junte en Côte d’Ivoire.
Les juges ont suivi les peines lourdes requises par le commissaire du gouvernement le procureur Ange Kessy, au terme d’un procès qui a duré près d’un mois.
Le tribunal a jugé coupable d' »assassinat » le commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, et de « complicité d’assassinat » le général Brunot Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine, et le sergent-chef Daléba Séry.
Six autres parmi les 19 prévenus ont été condamnés à dix ans d’emprisonnement, et les autres coaccusés ont été relaxés par les juges à l’issue de ce procès, le premier en Côte d’Ivoire de l’assassinat d’un ancien chef d’État.
Le général Guéï, 61 ans, a été tué par balles le 19 septembre 2002, jour d’un coup d’Etat manqué à Abidjan contre Laurent Gbagbo, transformé en rébellion par la prise de contrôle du nord et de l’ouest du pays. Son épouse, des membres de sa famille et de sa garde rapprochée ont été tués le même jour.
Mardi, le procureur militaire, le colonel Ange Kessi avait qualifié le commandant Séka de « menteur et de prédateur », l’accusant d’avoir tiré le coup de feu fatal. Quant au général Dogbo Blé, il l’avait qualifié de « multirécidiviste ».
Les avocats de la défense, qui avaient plaidé la relaxe mercredi, invoquant l’absence de preuves, ont annoncé leur intention de faire appel.
Le verdict a en revanche été salué par les parents des victimes. « Nous sommes soulagés. La justice a été rendue, on pourra maintenant faire notre deuil », s’est réjouie Madeleine Coulibaly, sœur du capitaine Fabien Coulibaly l’aide de camp du général Gueï tué le même jour à la résidence du général.
L’Etat et les mis en cause ont également été condamnés par la justice à payer la somme de 850 millions de francs CFA, environ 1,3 million d’euros, au titre des dommages et intérêts aux ayants-droits des victimes.