Les ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU retournent au Burundi
Les 15 ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU sont retournés au Burundi, dans l’optique de convaincre le gouvernement de Pierre NKurunziza d’ouvrir un dialogue avec l’opposition et d’accepter le déploiement d’une force de l’Union africaine dans le pays.
Selon l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Samantha Power « chaque jour on entend parler d’attaques à la grenade ou de cadavres trouvés dans la rue au petit matin… l’histoire montre qu’une étincelle peut mettre le feu et les choses peuvent alors empirer très très vite ».
Les 15 ambassadeurs se retrouvent pour la deuxième fois en moins d’un an au Burundi, en raison de la grave crise qui menace de dégénérer en guerre civile, et des craintes d’un génocide. Selon l’ONU, les violences dans le pays ont déjà fait plus de 400 morts et plus de 200.000 déplacés. Le pays a été déjà ravagé par une guerre civile entre 1993 et 2006.
La visite des émissaires du Conseil de sécurité (CS), organisée conjointement par les Etats-Unis, la France et l’Angola, a été préparée pendant des semaines, et les autorités n’ont pas caché qu’elles n’accueilleraient pas ses visiteurs les bras ouverts.
Lors d’une rencontre prévue ce vendredi, la délégation du CS espère persuader le président Nkurunziza, dont le troisième mandat controversé est à l’origine de la crise, d’accepter le déploiement de la force de maintien de la paix de l’UA composée de 5.000 hommes. Les ambassadeurs rencontreront également ce jeudi, des dirigeants de l’opposition et de la société civile, et échangeront avec des responsables de l’UA lors d’une escale à Addis Abeba samedi.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté à l’unanimité en novembre 2015 une résolution condamnant la violence au Burundi et appelant l’ONU à renforcer sa présence dans le pays. Cependant, la Russie, la Chine, l’Egypte, l’Angola et le Venezuela sont réticents à l’idée d’exercer de fortes pressions sur les parties en conflit.