Le parlement gambien adopte une nouvelle loi réprimant l’excision
Le parlement gambien a été adopté lundi une nouvelle loi réprimant l’excision, un mois après une déclaration du président Yahya Jammeh prohibant cette pratique très répandue dans le pays.
Aux termes de cette nouvelle loi, les auteurs d’excision sont passibles de peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans, et/ou d’une amende de 1.300 dollars (près de 1.200 euros), dans ce pays où aucun texte spécifique sur l’excision n’existait jusqu’alors.
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), la Gambie est l’un des dix pays, tous africains, où l’excision qui y touche environ trois quarts de la population féminine, est le plus pratiquée.
Le nouveau texte « va faire respecter les droits des femmes et des filles pour leur éviter des pratiques nuisibles à leur santé et leur bien-être », a déclaré lors de la session au parlement, la vice-présidente gambienne, Isatou Njie Saidy.
Le chef de la minorité au parlement, Samba Bah a voté contre cette nouvelle loi, affirmant être inquiet que le gouvernement n’ait pas plus largement consulté la population sur cette pratique considérée, selon lui, comme un rite de passage pour les jeunes filles en Gambie.
Mais la vice-présidente du Parlement, Fatou Mbye a en revanche salué une des législations les « plus progressistes » jamais adoptées par les députés gambiens.
Fin novembre le président Yahya Jammeh avait décrété l’interdiction de l’excision, avec effet immédiat, arguant que cette pratique n’était pas dictée par l’islam et devait par conséquent être abolie.