RDC : Kabila convoque un dialogue national pour les élections
Le président congolais Joseph Kabila a annoncé ce samedi la convocation d’un dialogue national en vue de donner une chance au processus électoral, plus de 13 mois avant la fin de son mandat.
Ce dialogue national portera entre autres, selon le président, sur le calendrier électoral, le financement et la sécurisation du scrutin.
« J’ai décidé ce jour la convocation d’un dialogue national et la mise en place d’un comité préparatoire pouvant régler tous les aspects liés à son organisation », a déclaré Kabila dans un message diffusé à la télévision publique.
« C’est à travers un consensus responsable que nous pouvons donner une chance à la relance de notre processus électoral afin de garantir la stabilité et la paix pendant et après les élections », a-t-il dit.
Sur la question du financement du processus électoral, Joseph Kabila a estimé que la capacité actuelle de mobilisation des recettes ne permet pas l’organisation du scrutin telle que prévue dans le budget de la commission électorale.
« Kabila est dans une autre logique que celle du respect de la Constitution, nous ne lui permettrons pas de modifier la loi fondamentale pour se maintenir au pouvoir », a déclaré Eve Bazaiba, secrétaire général du Mouvement de libération du Congo, troisième force politique au Parlement.
Dans le cas contraire, ajoute-t-elle, le peuple va user de l’article 64 de la Constitution qui stipule que tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la Constitution.
Vendredi dernier, les évêques catholiques ont appelé le peuple à la vigilance en invoquant également cette disposition de la loi.
M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, a annoncé mi-novembre sa volonté d’organiser un dialogue national en vue d’élections apaisées. Le président congolais souhaitait rassembler le plus largement possible autour d’une table ronde consacrée à l’organisation et au financement des élections à venir.
Mais la majeure partie des composantes de l’opposition refuse ce dialogue, et y voit une manoeuvre de M. Kabila pour contourner l’interdiction constitutionnelle de se représenter en 2016.
Depuis septembre, l’incertitude règne sur la tenue de ce scrutin après l’invalidation du calendrier électoral par la Cour constitutionnelle.