Le gouvernement tchadien décrète l’état d’urgence dans la région du lac Tchad
Le gouvernement tchadien a décrété ce lundi l’état d’urgence dans la région du lac Tchad qui a été dimanche dernier, le théâtre d’un double attentat-suicide ayant fait de morts et qui est supposé avoir été commis par les combattants de Boko Haram.
Dans un communiqué officiel lu à la radio nationale, le conseil des ministres a adopté un projet de décret instituant l’état d’urgence dans la région du lac Tchad.
La déclaration de l’état d’urgence donne entre autres « le pouvoir au gouverneur de la région d’interdire la circulation des personnes et des véhicules dans les lieux et les horaires qu’il aura fixés, d’ordonner la perquisition des domiciles de jour et de nuit sous l’autorité du Procureur de la République et de récupérer des armes », précise le communiqué.
Pour le gouvernement, l’état d’urgence doit aller de pair avec le développement économique, de la santé et de l’éducation, de cette région délaissée où les habitants vivent essentiellement de la pêche et de l’agriculture, dans un des pays les plus pauvres du monde.
« Le président (Idriss) Déby a instruit le ministre des Finances de débloquer une enveloppe de 3 milliards de francs CFA pour le développement de cette région », assure le communiqué.
Depuis plusieurs mois, le groupe Boko Haram qui a fait allégeance à l’organisation de l’Etat islamique (EI) multiplie les attaques et les attentats-suicides dans la région du lac Tchad située à quelques kilomètres de la frontière avec le Nigeria.
Dimanche matin, précisent des sources sécuritaires à N’Djamena, deux femmes kamikazes se sont fait exploser à Ngouboua, faisant deux morts et 14 blessés.
L’attaque la plus meurtrière sur les rives tchadiennes du lac s’est produite le 10 octobre. Un triple attentat à l’explosif commis par des kamikazes dans la sous-préfecture de Baga Sola, s’était soldé, selon des sources tchadiennes, par 41 morts et 48 blessés.