Guinée : Manifestations à Conakry contre les violences faites aux femmes
Des organisations non gouvernementales ont organisé mercredi une marche de protestation à Conakry, pour dénoncer les violences sexuelles faites aux femmes.
Les femmes guinéennes réunies au sein de coalitions d’ONG, ont participé à cette marche pour dénoncer toutes les formes de violences dont sont victimes les femmes en Guinée suite à la diffusion, la semaine dernière sur les réseaux sociaux, d’une vidéo montrant Tamsir Touré, un jeune rappeur guinéen, menaçant une fille avec un couteau, en lui intimant l’ordre de se mettre totalement nue, ce qui a suscité des sentiments de colère au sein de l’opinion publique guinéenne.
A travers des slogans, des pancartes ou des banderoles quelles brandissaient, ces femmes entendaient aussi dénoncer le mutisme et la passivité des autorités publiques face aux violences dont elles sont victimes, sans que des mesures ne soient prises pour les protéger et leur rendre justice.
Dans un mémorandum dont des copies ont déposées auprès des ministres de l’action sociale, de la justice, et des droits humains, Asmou Barry, l’une des porte-paroles du collectif, a fustigé les violences, qui, selon elle, sont devenues récurrentes contre les femmes en Guinée.
« Nous nous soulevons parce que nous n’avons plus où dormir et où nous asseoir avec la conscience tranquille. Il est désormais impossible, voir inconcevable de rester bouche cousue face aux attaques ignobles que subissent nos sœurs, mères, filles », a-t-elle dit.
Le collectif a également interpellé les autorités locales sur la nécessité de la mise en place de mesures préventives contre les violences subies par les femmes et des structures de soutien aux victimes de ces violences. Elles invitent les autorités à adopter une politique de tolérance zéro contre les criminels coupables de viols et autres violences ciblant la gente féminine.
Le collectif a de même proposé la création d’un numéro vert pour les victimes des violences sexuelles et la création de centres d’accueil sécurisés pour les victimes.
« Ce qui s’est passé, nous le regrettons amèrement. Nous avons suivi avec beaucoup d’attention votre mémorandum. Nous prenons l’engagement solennel que le contenu soit traité à bon escient et des résolutions adéquates y seront apportées » a répondu le ministre de l’action sociale, Mme SanabaKaba.
Deux des complices du rappeur ont été arrêté, et la justice guinéenne a annoncé le lancement d’un mandat d’arrêt international contre le présumé auteur.