L’Afrique devient une terre sucrière
Dans les pays émergents comme dans ceux en développement, la consommation du sucre ne fait qu’augmenter. Ce qui a influé sur son cours mondial, lequel a atteint, à l’aube du mois dernier, le prix record de 845 dollars américains la tonne. Ainsi, bien d’investisseurs attentifs ont pris la direction de l’Afrique pour profiter de la situation.
On le voit, par exemple, au Sénégal. La Compagnie Sucrière Sénégalaise du français Jean-Claude Mimran doit désormais partager le marché dont il avait le monopole pendant 4 décennies. Et, avec un adversaire de taille en la personne du businessman nigérian Aliko Dangote. Celui-ci compte produire, à partir de sa concession de 40 000 hectares à Dagana (le long du fleuve Sénégal) destinée à la culture de la canne à sucre ainsi qu’à sa raffinerie, 100 000 tonnes de sucre par an.
Même scénario au Mali, où deux projets de culture et d’industrialisation de la canne à sucre sont en cours de concrétisation dans la même région, celle de Ségou. Il s’agit de Sosumar, financée par Illovo, géant sucrier sud-africain également très présent en Afrique Australe (Malawi, Mozambique, Swaziland et Zambie). Le second, c’est Sukala, soutenue par les inévitables chinois. Ces investissements produiront, à terme, 250 000 tonnes de sucre par an.
Actuellement, des cas similaires sont légion sur le continent noir. Ainsi, il va sans dire que, très bientôt, bien de pays africains domineront les classements des exportations sucrières. Mais, malheureusement, les problèmes locaux sont oubliés lors des négociations de ces investissements. A titre d’illustration, les déficits sucriers par année au Mali et au Sénégal sont estimés respectivement à 115 000 tonnes et à 60 000 tonnes. Paradoxal à regarder les projets qui s’y réalisent !