Gabon-Succession : Une héritière demande l’état civil complet du président Bongo
Une héritière de la famille gabonaise Bongo Ondimba a demandé ce jeudi devant la justice française, la communication de l’état civil complet du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, dans le cadre de la succession de l’ancien président gabonais décédé en 2009.
Fille du défunt président, Onaida Maisha Bongo Ondimba (25 ans), a saisi en référé le Tribunal de grande instance (TGI) de Nantes (ouest) après que le parquet local lui a refusé la copie intégrale de l’acte de naissance de l’actuel chef de l’État gabonais.
Selon Me Eric Moutet, l’avocat de la plaignante, Ali Bongo est seul parmi les 54 héritiers déclarés d’Omar Bongo à ne pas avoir produit ce document.
Après une première citation en mars pour avoir délivrance de cet acte par le Service central d’état civil (SCEC), service décentralisé du ministère des Affaires étrangères à Nantes, l’héritière d’Omar Bongo avait fait citer une nouvelle fois le 24 septembre, le président Omar Bongo, mais l’audience avait été renvoyée.
Le SCEC est le service compétent pour les actes de naissance des personnes nées en Afrique équatoriale française (AEF) jusqu’en 1960, date de l’accession de ces ex-colonies à l’indépendance, et Ali Bongo Ondimba est officiellement né le 9 février 1959, à Brazzaville, la capitale de l’AEF.
L’acte de naissance du président Bongo est au coeur d’une vive polémique à Libreville, où ses détracteurs l’accusent d’avoir menti sur ses origines. Au Gabon, il faut être né Gabonais pour briguer la présidence et le prochain scrutin présidentiel est prévu en 2016.
A l’origine de cette controverse, un livre du journaliste français Pierre Péan, « Nouvelles affaires africaines », dans lequel l’auteur affirme que Bongo a falsifié son acte de naissance et serait en réalité un enfant nigérian qui aurait été adopté par le défunt président pendant la guerre du Biafra, à la fin des années 60. Une thèse qui est vigoureusement démentie par la présidence gabonaise qui a porté plainte contre le journaliste.
Tout en qualifiant cette procédure de nauséabonde, l’avocate d’Ali Bongo, Claude Dumont-Beghi, a estimé que la jeune femme n’avait strictement aucun intérêt légitime à solliciter cet acte, son client ayant été désigné légataire universel par un testament authentique.
« Si Mme Onaida considère qu’un des héritiers n’est pas un héritier légitime, elle aurait du contester cette notoriété, ce testament. Ça n’a pas été fait », a poursuivi Me Dumont-Beghi, qui accuse l’étudiante de 25 ans, vivant à Libreville, d’être manipulée« par des torchons sur Internet et par le torchon de M. Péan et d’alimenter une polémique hystérique qui ne sert à rien ». Le tribunal de grande instance de Nantes devrait se prononcer sur cette affaire le 12 novembre prochain.