Congo : Huit manifestants congolais opposés au referendum arrêtés à Paris
Huit ressortissant congolais ont été placées en garde à vue ce jeudi à Paris, après avoir fait irruption et causé des dégradations dans l’enceinte de l’ambassade du Congo-Brazzaville à Paris, pour demander l’annulation d’un référendum constitutionnel controversé dans leur pays, selon des sources concordantes.
Douze autres personnes qui manifestaient autour de l’ambassade ont fait l’objet d’un simple contrôle d’identité, a-t-on précisé de source judiciaire.
Les forces de l’ordre françaises selon une source policière, sont intervenues sur réquisition écrite de l’ambassadeur du Congo.
« Nous sommes levés, le peuple congolais de la diaspora, pour dire non à ce référendum qui permettrait au président Denis Sassou Nguesso, 72 ans, de briguer un nouveau mandat », a déclaré Roland Nitou, un des opposants congolais placé en garde à vue.
« Nous sommes partis à l’ambassade avec un texte que nous avons rédigé. On nous a empêchés de lire le texte, de remettre le courrier, d’être reçus par un responsable de l’ambassade et à un moment donné la police a donné l’assaut », a-t-il précisé.
Mais selon une source à l’ambassade du Congo à Paris, « il ne s’agissait pas d’opposants mais plutôt de combattants, qui sont venus faire de la casse et les CRS les ont sortis ».
« Quand on parle avec eux, il ressort qu’ils sont au chômage, qu’ils ont des problèmes financiers. Le référendum ne les intéresse pas du tout, c’est un prétexte », ajoute la même source.
De sources judiciaires françaises on relève que ces incidents sont devenus récurrents depuis plusieurs mois, avec un regain depuis quelques jours et déjà une précédente intrusion suivie de dégradations mardi dernier.
Le président Sassou Nguesso, qui cumule plus de 30 ans au pouvoir, a annoncé au début du mois l’organisation d’un référendum le 25 octobre, en vue d’adopter une nouvelle Constitution qui ferait sauter la limitation à deux mandats et l’âge maximal pour être candidat, les deux verrous qui empêchent le président sortant de présenter une candidature à la présidentielle de 2016. Ce que l’opposition congolaise a qualifié de coup d’Etat constitutionnel.